Les lècheuses
Dans le Dictionnaire des films français pornographiques et érotiques (Serious publishing, 2011) paru sous la direction de Christophe Bier, Denis Maillé a relevé la note sur Les Lécheuses, film de Jean Luret. Rédigée par Alain Minard, elle évoque la figure du réalisateur, épuisé et à court d’idées, qui aurait soudain une révélation : “Devant lui sur les étagères, les bobines de ses précédentes oeuvres,
soit 30 à 40 heures. Luret ferme les yeux. Lentement remonte en sa mémoire un souvenir de lycée : le prof parle avec passion de Raymond Queneau et de son équation fulgurante : 10 sonnets = 100 mille milliards de poèmes. L’Homme aimé des dieux connaît une fois dans sa vie cette intuition fulgurante qui lui permet de redevenir maître de son destin. Les bobines sont là devant lui. Quel besoin de tourner de nouvelles séquences ? Il suffit de monter, remonter ; faire disparaître les plans où surgit X pour le remplacer par Y, changer la voix off, enregistrer de nouveaux dialogues, la femme devient la maîtresse, le mari l’amant, le garagiste le critique d’art, etc. Plus besoin de tourner un seul mètre de pellicule. Luret est le démiurge du Film infini, sans début ni fin, qui défile devant nos yeux éblouis jusqu’à la fin des temps.”
La lettre Avbqueneau…
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29/07/2011