Comment éconduire un poète ?
quand doit reprendre la revue?
Comment proposer des poèmes? Directement via mail?
Cordialement
Cher Monsieur,
La brièveté de votre message vous fait honneur : au moins vous ne me lèchez pas le postérieur ou les godasses, vous !
Mais elle dit clairement qu’il vous semble naturel de publier dans une revue dont vous n’avez jamais pu lire un numéro puisque sa parution n’a pas encore repris et peut-être ne reprendra jamais.
Elle trahit aussi un irrépressible besoin de publier qui, lui, met un hénaurme et sonore bémol à l’éventuelle qualité de vos productions poétiques.
Productions poétiques dont je ne saurais juger et vous dire quoi que ce soit puisque votre pièce jointe est dans un format que mon ordinateur ne peut ouvrir, et tant mieux car rien ne me garantit qu’une saloperie de virus ne s’en serve de cheval de Troie.
Je ne crois pas avoir fait appel à des textes sur mon site.
Et votre initiative de m’en envoyer de votre propre chef se fracasse ainsi toute seule sur le blindage inviolable de mon inintérêt radical.
Vous avez tort en sus de vous présenter avec la candeur du poète pour toute carte de visite.
Il se trouve, vous êtes bien mal tombé !, que j’éxècre les poètes et la poésie.
Il y en a quelque chose comme trente millions dans ce charmant pays, des poètes.
Et tous trouvent moyen d’être publiés, ne serait-ce que par leurs soins.
Vous vous êtes trompé d’adresse, sans doute par étourderie ou empressement, à moins que mon adresse mail ne fasse partie d’une vaste mailing liste de revues auxquelles vous proposez les mêmes pages avec la force de frappe des spams.
Ne vous en prenez qu’à vous et tant pis si vous m’en voulez.
Maudissez-moi tant que vous voudrez, peut-être alors reconnaitrez-vous que j’ai au moins cela de bon : servir de revigorant vecteur d’indignation.
Vous voilà donc, à défaut d’être lu et publié par moi, remonté et dopé à peu de frais.
Malgré tout si votre intéret pour ma revue n’était pas feint, vous pourrez toujours le satisfaire et le concrétiser en en achetant en ligne les numéros dès qu’ils paraîtront, si jamais ils paraîssent un beau jour.
Je vous les garantis d’avance sublimes.
Appréciez tout de même que je me sois fendu rien que pour vous d’un si éloquent message de réponse.
Tout le monde n’aura pas ma délicatesse.
Je suis une belle saloperie mais pas un mufle.
Cordialement,
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5/07/2011