L'ENTREVUE DE TAORMINE
Le 17 janvier 2011, de 15h00 à 17h00 : Lecture de deux tableaux de L’ENTREVUE DE TAORMINE, comédie dramatique en sept tableaux mettant en scène Jean Lorrain et Oscar Wilde, écrite par Thibaut d’Anthonay et Patrick Tudoret, à l’Hôtel, 13, rue des Beaux-Arts, 75006 Paris.
NOTE D’INTENTION
À travers la fiction de retrouvailles fortuites entre Oscar Wilde et Jean Lorrain (ils ont réellement séjourné chez le même hôte à Taormine, à quelques semaines d’écart), deux « monstres sacrés » de la Belle Époque qui se fréquentèrent sans pour autant se lier d’amitié, L’Entrevue de Taormine met en scène la confrontation de deux écrivains de premier plan. Malgré leurs multiples convergences de vue, leur trajectoire respective, à ce stade de leur existence, les situe alors aux antipodes l’un de l’autre.
À 43 ans, libéré depuis quelques mois du bagne où il a purgé deux ans de travaux forcés en raison de son homosexualité, Wilde entame une lente déchéance qui consommera sa ruine en tant qu’homme et artiste. D’un an son cadet, journaliste célèbre, homosexuel lui aussi, Lorrain est sur le point d’atteindre à la consécration littéraire, ce qu’il ambitionne par-dessus tout. Malgré leurs similitudes, ces deux personnalités s’affrontent dans une joute oratoire dont l’enjeu crucial n’est autre que celui de leur devenir, au cours des quelques années qu’il leur reste à vivre.
Par-delà le thème de la persécution dont fit l’objet l’homosexualité en Europe jusqu’à une époque récente, L’ENTREVUE DE TAORMINE se voudrait un plaidoyer en faveur des différences entre les individus ; de la liberté d’être soi-même, de vivre, d’aimer et de créer selon ses goûts, au sein d’une société normative et répressive ; de l’épanouissement de l’artiste, dernier porteur des valeurs humanistes menacées de destruction par notre civilisation matérialiste.
Le lieu : La villa du baron von Gloeden, à Taormine, côte Est de la Sicile.
La date : Un jour de janvier 1898.
La durée de l’action : Du milieu de l’après-midi à la tombée de la nuit.
Les personnages :
– Oscar Wilde (qui s’exprime dans un français quasi-impeccable avec, parfois, un fond d’accent anglais). Deux ans avant sa mort, affaibli par la maladie, brisé par deux ans de travaux forcés à la prison de Reading après un procès retentissant, il n’est plus le dandy et l’écrivain flamboyants que l’Europe entière adulait. Il a grossi, vieilli prématurément et n’est plus aujourd’hui – malgré son esprit intact – qu’un homme sur le déclin, contraint à l’exil.
– Jean Lorrain. Trop oublié aujourd’hui, c’est alors une grande figure de la vie littéraire et artistique parisienne dont il orchestre les réussites ou les échecs au gré de chroniques souvent assassines parues dans les plus grands journaux. C’est aussi un écrivain de haute volée, auteur d’une œuvre brillante qui en fait un peu, à l’époque, le « Wilde français ».
– Une jeune soubrette
Le décor : Décor unique : un salon d’été, aux portes-fenêtres à double battant ouvertes sur une terrasse-jardin à la végétation luxuriante et surplombant la mer.
L’argument : Les retrouvailles fortuites d’Oscar Wilde et de Jean Lorrain chez leur hôte, le baron von Gloeden, esthète de la Belle Epoque et pionnier de la photographie d’art. Il y a quelques mois à peine, Oscar Wilde était libéré de la fameuse geôle de Reading où il purgeait une peine de deux ans de travaux forcés (l’homosexualité était alors un délit sévèrement réprimé en Angleterre) qui l’a littéralement brisé et condamné au déclin, tandis que Lorrain, chroniqueur célèbre, écrivain à succès, approche de son zénith. S’ils ne sont pas des intimes, ils se connaissent déjà et une forte estime – voire admiration – les lie. Pendant cette ultime entrevue, Lorrain, « enquêteur » impitoyable, tour à tour inquisiteur et bienveillant, n’aura de cesse d’obtenir de Wilde la vérité sur les ressorts secrets de sa chute et de sa fin de vie tragique.
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11/01/2011