Le romantisme est-il simplement ce mouvement littéraire du début du XIXe siècle qu’envisage la doxa universitaire ? Le présent recueil d’essais tente d’aller au-delà de cette définition. Pour les auteurs, le romantisme est bien plus qu’un phénomène littéraire – même si la littérature y tient une place cruciale – et il ne s’achève pas en 1830 ni même en 1848. Le romantisme est d’abord une protestation contre la civilisation industrielle/capitaliste. À ce titre, il est l’une des principales formes de la culture moderne, de Rousseau – l’un des Pères Fondateurs – à nos jours.
Parce que le romantisme est une vision du monde, il traverse l’ensemble des domaines de la culture, prenant de multiples formes, se jouant des catégories a priori et s’incarnant en de multiples figures. On ne s’étonnera donc pas de voir se croiser et s’articuler ici mouvements culturels (le surréalisme), événements historiques (la Révolution française, l’insurrection républicaine de 1832), philosophie (Sorel, Benjamin, Adorno…) et littérature (Wilde, Faulkner, Huysmans…).
Les auteurs se sont aussi intéressés aux rencontres du romantisme et d’autres courants philosophiques, politiques ou littéraires, comme la philosophie des Lumières, la littérature dite « décadente », le féminisme ou le marxisme.
Michael Löwy, né au Brésil, vit à Paris depuis 1969. Actuellement directeur de recherches émérite au CNRS (médaille d’argent en 1994), il enseigne à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Parmi ses derniers livres, Franz Kafka, rêveur insoumis, Stock, 2004 et (avec E. Dianteill) Sociologie et religion, approches insolites, PUF, 2009.
Robert Sayre est originaire des États-Unis. Il a enseigné à l’Université de Harvard avant de s’installer en France. Aujourd’hui professeur émérite d’études anglo-américaines à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, il est l’auteur de plusieurs livres, dont, récemment, La Modernité et son « autre » : récits de la rencontre avec l’Indien en Amérique du Nord au XVIIIe siècle, Les Perséides, 2008.