A ne surtout pas manquer
Les Âmes d’atala vous recommandent vivement les dernières productions du Visage vert
Yue Laou. Le Faiseur de lunes par Robert W. Chambers, illustrations de Lancelot Speed.
« Alors tout autour de nous dans les roseaux secs se fit un bruissement comme si des animaux eussent rampé, et une odeur fétide et âcre emplit l’air : je la connaissais, cette odeur. Je vis les animaux aux corps de crabe, aux pattes d’araignées, pulluler autour de nous et traîner leurs corps jaunes, mous et poilus, dans les herbes écartées. Il en passa des centaines, empoisonnant l’air, culbutant, se tortillant, rampant, levant leurs hideuses têtes sans bouche. Les oiseaux, à moitié endormis et surpris par l’obscurité, voletaient devant eux, en proie à une terreur panique. Les lapins surgissaient de leurs terriers ; les belettes se glissaient pareilles à des fantômes en fuite. Tout ce qui restait d’êtres vivants dans la forêt se levait et fuyait devant cette invasion hideuse. J’entendis le cri d’un lièvre terrifié, le reniflement d’un chevreuil en déroute, et le galop pesant d’un ours. Pendant ce temps, j’étouffais, à demi suffoqué par cette odeur empoisonnée ! »
Edgar Allan Poe. Essai par Hanns Heinz Ewers.
« Griswold avait raison : Edgar Allan Poe buvait. Or, étant donné que son corps – comme c’est notre cas à tous – était relativement peu sensible à cette intoxication éthylique, le terrain n’ayant été que trop bien préparé par les générations successives de buveurs qui constituaient sa lignée, il buvait beaucoup. Il picolait. Mais il le faisait sciemment, il le faisait pour parvenir à cet état d’ébriété grâce auquel il pourrait créer – peut-être des années plus tard – de nouvelles valeurs artistiques. Une telle ivresse n’est pas un plaisir, c’est une épouvantable torture qui ne peut être ardemment désirée que par celui qui porte au front la brûlante marque d’un Caïn de l’Art. »
Un volume de 145 x 215, 94 p., 11 euros
isbn : 978-2-918061-07-6
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Un commentaire pour “A ne surtout pas manquer”
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11/12/2009
Drôlement gentilles, ces âmes, finalement.