Dynamite Club
Voici deux articles paru dans la presse bourgeoise présentant le livre traduit de l’anglais par Emmanuel Lyasse et écrit par John Merriman : Dynamite Club. L’invention du terrorisme à Paris (Tallandier, 255 pp., 20 euros). Retrouvez une chronique enlevé du phénomène chez notre camarade et ami Alexandre Jacob, l’honnête cambrioleur…
Le cahier livres de Libé
Livres 09/07/2009 à 06h53
Emile Henry, bombes à tout faire
Critique
Anarchie : John Merriman reconstitue le destin d’un jeune bourgeois des années 1890 devenu terroriste.
Par DOMINIQUE KALIFA
John Merriman, Dynamite Club. L’invention du terrorisme à Paris Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Emmanuelle Lyasse, Tallandier, 255 pp., 20 euros.
Le 12 février 1894, en début de soirée, le jeune Emile Henry, 22 ans, entre dans la grande salle du café Terminus à Paris, au coin de la gare Saint-Lazare, et lance la bombe artisanale qu’il vient de fabriquer dans sa mansarde de Belleville. Le souffle de l’explosion est terrible. Il éventre les tables, projette les chaises, les lustres, les verres, et provoque une indescriptible panique. Vingt consommateurs sont grièvement blessés, et l’un d’eux décède peu après. Cet événement est bien connu, tout comme la vague d’attentats anarchistes dans laquelle il s’inscrit et qui déferle sur l’Europe et les Etats-Unis à la fin du XIXe siècle. Le livre de John Merriman revient bien sûr sur tous ces aspects, ainsi que sur la psychose de la dynamite qui caractérise ce moment, mais son intérêt est surtout ailleurs. En s’attachant à suivre pas à pas le destin d’Emile Henry, à reconstituer le moindre de ses gestes, il a voulu «pénétrer dans l’esprit d’un terroriste», dont l’acte inaugure selon lui les formes du terrorisme contemporain. Lire la suite »