Vous n'avez rien perdu…
Les coulisses de la revue finissante. Une interview manquée, celle de l’actrice porno Katsuni, dans le second volume d‘Amer consacrée à la domesticité comme philosophie de la demeure ; il y a bien eu un court échange entre elle et nous, mais perdu. Les affres télématiques. Il ne reste que les questions. Que voici.
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Katsuni, tu es née en 1979, en France, à Lyon, d’un père français et d’une mère vietnamienne (ou le contraire ?). Ton pseudo le plus connu jusqu’à présent dans l’industrie pornographique est tiré d’un manga japonais dont l’héroïne s’appelle Katsumi Liqeur et tu vis actuellement à Los Angeles. Bref, tu fais oeuvre d’internationalisme ! On te connait aussi sous les pseudonymes d’Atsumi, Belgazoo ou Kamasu, mais tu as été contrainte par décision de justice a abandonné celui de Katsumi après la plainte d’une Mary éponyme qui semblait souffrir d’une situation qualifiée d’« inconfortable ». Il y avait d’ailleurs eu un précédent concernant Oksana d’Harcourt, mais qui s’était réglée à l’amiable avec la famille d’Harcourt. Sur cette histoire en particulier, ne penses-tu pas une fois encore payer davantage pour ton activité professionnelle que pour cette homonymie malencontreuse ?
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D’après certains journalistes, dont il convient de toujours se méfier des dires, tu aurais déclaré que tu avais initialement choisi ce pseudonyme aussi pour sa jolie et évocatrice terminaison. Tu as par ailleurs souvent rappelé que tu étais sexuellement « soumise » et tu as également posé en couverture de la célèbre revue Demonia Magazine. Comment définirais-tu la soumission en générale, et la tienne en particulier ?
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Le très pitoyable Doc Gynéco écrit dans sa très navrante biographie un bien indélicat passage te concernant où il se permet d’émettre des jugements d’ordre physiologique sur une partie de ton anatomie qu’il ne connaît pourtant que de vue, d’une main dirions-nous, engoncé dans un fauteuil, et l’oeil vitreux. Cela nous rappelle une nouvelle de Pietro Fortini dans Gionarte, dans laquelle une mère astucieuse, pour tromper la confiance de son tout récent gendre, sur le pucelage de sa fille, enfonce, la veille de la nuit de noce, une poire dans le cul de cette dernière afin « d’élargir cette sortie et de rétrécir l’entrée trop distendue ». Le mari « abusé » ne se rend évidemment compte de rien, tant et si bien, d’ailleurs, qu’il expulse le fruit sans que la jeune femme ne parvienne à le retenir. Etonné de trouver là cette poire, l’homme se contente des explications hasardeuses et peu crédibles de sa femme et mange « la savoureuse poire » sous l’oeil quelque peu degoûté de son épouse. Bon appétit Bruno, ça te changera des pommes. Légère digression pour évoquer ce qui aurait pu, un temps, te conduire au bûcher puisque tu appartiens à cette vieille communauté des Vésuviennes, ces jeunes femmes dont le vase d’élection était plus tellurique que pluvieux ou marin. La voie sèche, comme d’aucuns la nomment, qui désignent les entrailles de la terre opposé au domaine océanique et à sa salaison. Concernant cette remarquable souplesse dont tu fais preuve dans tes performances filmiques, que ce soit donc pour la sodomie, les doubles pénétrations anales et vaginales, mais également pour ton aisance dans l’exercice des gorges profondes, tu évoquais sur le plateau d’une émission télévisée (Le Grand Journal) ton hyperlaxité que tu avais mise à profit, également, dans ta pratique des arts martiaux, et notamment, si nous ne nous trompons pas, du karaté shotokan. Encore une histoire d’enracinement, mais également de relation de maître à disciple. N’y-a-t-il pas, au moins sur un plan personnel, un lien évident (physiquement, psychiquement et socialement) entre les pratiques martiales et sexuelles ? ( Oui, la question vient de loin).
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Avant d’épouser la carrière d’actrice, tu as intégré l’institut d’études politiques de Grenoble, puis tu as poursuivi des études de lettres afin de devenir professeur de français. Aujourd’hui encore, tu dit aimer lire et tu déclares un penchant certain pour la littérature du XIXème siècle, les poèmes de Baudelaire (un peu comme tout le monde soit dit en passant), mais, et c’est plus rare, pour le romantisme noir et la décadence. Peux-tu nous parler un peu de ce goût pour les littératures faisandées. Quel livre conseilles-tu aux américains désireux de découvrir la littérature française ? Et toi, as-tu découvert des auteurs de cette période ou de cette veine depuis que tu vis outre-atlantique ?
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2/07/2009