Les combats républicains de la Revue Blanche
Les combats républicains de la Revue Blanche (1891-1903) : en voilà un titre qui fait envie ! Quand le « littéraire » rencontre le « culturel », vaste dispositif de neutralisation sociale, ça donne ce genre de provocation : une pignolade bon ton chez les sénateurs ! A l’heure où les anarchistes sont redevenus une menace, ça se lustre le palais au Sénat autour, entre autres, de l’attentat du restaurant Foyot, le 4 avril 1894, à deux pas de là. Pour sûr, Fénéon ou Péguy, pour ne citer qu’eux, aurait adoré ce genre de pantalonade ! Ceci dit, on reste fidèle en cela à l’esprit de la revue Blanche dont la spécialité fut davantage le grand écart que le saut périlleux. Quoiqu’elle donna aussi dans le saut carpé. Mais avec grâce. Ce qui n’enlève rien aux combats qu’ont mené ses plumes. Pour notre part, espérons qu’il y aura des petits fours et du champagne. Histoire de trinquer à la santé d’Auguste Vaillant, d’Emile Henry et des inculpés du 11 novembre.
La bombe du café Terminus est la réponse à toutes vos violations de la liberté, à vos arrestations, à vos perquisitions, à vos expulsions en masse d’étrangers, à vos guillotinades. Mais pourquoi, me direz-vous, aller s’attaquer à des consommateurs paisibles, qui écoutent de la musique et qui, peut-être, ne sont ni magistrats, ni députés, ni fonctionnaires ?
Pourquoi ? C’est bien simple. La bourgeoisie n’a fait qu’un bloc des anarchistes. Un seul homme, Vaillant, avait lancé une bombe; les neuf dixièmes des compagnons ne le connaissaient même pas. Cela n’y fit rien. On persécuta en masse. Tout ce qui avait quelque relation anarchiste fut traqué. Eh bien ! puisque vous rendez ainsi un parti responsable des actes d’un seul homme, et que vous frappez en bloc, nous aussi, nous frappons en bloc.
Emile Henry, Voilà pourquoi j’ai frappé dans le tas.
Le programme :
Les combats républicains de la Revue Blanche (1891-1903)
Un Colloque, une table ronde et une exposition de dessins du Cri de Paris.
Au Palais du Luxembourg, salle Clemenceau le 29 janvier 2009
Programme de la journée sous la présidence d’honneur de Maurice Nadeau
Exposition (10h-18h) : dessins politiques de Hermann-Paul, Vallotton, Ibels… dans Le Cri de Paris.
Colloque sous la présidence d’Yves Dauge et Pierre Laffitte, sénateurs. Coordination : Michel Drouin, secrétaire de la Société internationale de l’affaire Dreyfus et Paul-Henri Bourrelier, auteur de La Revue Blanche, une génération dans l’engagement.
11h Ouverture du colloque présentation du programme par Yves Dauge et Paul-Henri Bourrelier.
Verdiana Grossi : Gaston Moch, intellectuel engagé. Interventions de Pierre Laffitte, J.-C.Lescure, B Esambert…
14h Suite du colloque
Jean-Yves Mollier : de la Revue Blanche à la NRF
Géraldi Leroy : Charles Péguy révolutionnaire, de la Revue Blanche aux Cahiers de la quinzaine –
Michel Drouin : Georges et Albert Clemenceau dans l’affaire Dreyfus
Philippe Oriol : les libertaires, Félix Fénéon et l’attentat d’avril 1894 devant le Sénat
Paul-Henri Bourrelier : Léon Blum et le groupe des normaliens engagés (Herr, Andler, Simiand) :
Bertrand Joly : l’antisémitisme en 1900
Gilles Manceron : la fondation de la Ligue des droits de l’homme
Cécile Barraud : luttes pour la libéralisation des moeurs
17h Table ronde : les combats de la Revue Blanche sont-ils encore d’actualité ? Personnalités diverses sous la présidence de Bernard Esambert.
CLOTURE par Yves Dauge
Pour plus d’information voir le site en cliquant sur : www.revueblanche.com
Demande d’inscription au colloque
Entrée libre sur inscription préalable (celle-ci est indispensable et une pièce d’identité sera exigée à l’entrée, 15 ter rue de Vaugirard, par le service de sécurité du Palais du Luxembourg).
Soit en ligne : par le site (voir ci-dessus) ou en adressant un message à : colloque@revueblanche.com
Soit par courrier à l’adresse suivante : R.Bourrelier, 70 bd. Saint-Michel – 75006 Paris en indiquant vos nom et prénom, votre qualité et éventuellement vos centres d’intérêt ou toute autre information que vous jugerez utile (et votre adresse pour les demandes par courrier).
Un accusé de réception vous sera envoyé dans les trois jours suivant l’inscription.
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1/12/2008