Vladimir Dimitrijevic est mort
Communiqué de la Société Octave Mirbeau
Chers amis,
C’est une bien triste nouvelle que j’ai apprise hier soir et dont Le Monde ne parle pas encore : fondateur et seul maître à bord des éditions de l’Age d’Homme, Vladimir Dimitrijevic est mort avant-hier soir, 28 juin, vers 20 h., des suites d’un accident de la route, sur le parcours de Lausanne à Paris qu’il faisait deux fois par semaine, avec une voiture chargée de bouquins.
Vladimir Dimitrijevic a été un éditeur prodigieux. Serbe et slavophile, il a révélé au public francophone nombre d’écrivains slaves, notamment Vassili Grossman, et joué, comme on dit, un rôle éminent de passeur. Si sa mort touche aussi les mirbeauphiles, c’est parce que, depuis quelques années, il s’était pris de passion pour l’auteur de L’Abbé Jules, dont, pourtant, il ne devait guère partager les prises de position. C’est donc à l’Age d’Homme qu’ont paru les trois premiers volumes de la Correspondance générale et les Combats littéraires de Mirbeau ; c’est à sa demande que j’ai réédité chez lui L’Abbé Jules et Sébastien Roch ; c’est lui aussi qui a d’emblée accepté, dès que je lui en ai fait la proposition, de publier avec enthousiasme le Dictionnaire Octave Mirbeau, quelle que soit sa longueur. La dernière fois que j’ai eu le plaisir de le rencontrer, fin février, insatiable, il a encore insisté pour publier de nouveaux volumes de Mirbeau.
Avec Vladimir Dimitrijevic, la Société Mirbeau perd plus qu’un éditeur avisé : un ami passionné et un admirateur fervent. Au nom de la Société Mirbeau, nous adressons à sa famille, à ses amis et à ses collaborateurs l’assurance de notre très grande tristesse et de notre très vive sympathie.
PIerre Michel
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1/07/2011