Le Visage vert et les spectres de Poe…
« Nous nous étions quittés en décembre de l’an dernier, après une réjouissante participation aux rencontres de Sèvres et une mention du projet lovecraftien de l’ami Gilles Ménégaldo. Entretemps, la Covid et sa cape rouge à la Vincent Price est passée par là mais c’est avec le même Gilles Ménégaldo que nous sortons du silence, avec le bel ouvrage qu’il dirige, en compagnie de Jocelyn Dupont, Spectres de Poe dans la littérature et les arts et que Le Visage vert a le plaisir de publier en ce mois de novembre 2020.
Issu du colloque éponyme de 2017, ce beau volume convoque une vingtaine d’auteurs pour traiter de l’influence durable d’Edgar Allan Poe sur le monde des arts, en France et ailleurs. Ainsi Jérôme Dutel évoque-t-il Beardsley, Corben et Švankmajer, metteurs en image de la Maison Usher ; Pierre Jailloux se penche-t-il sur le Chat noir de Dario Argento, tandis que Nathalie Solomon aborde la lecture de Poe par Jules Verne et que Chloé Huvet et Éric Lysøe traquent les pistes musicales du Masque de la mort rouge (André Caplet) ou de l’obsédante Maison Usher (Claude Debussy) — entre autres disséminations.
Vous pouvez le commander sur le site du Visage vert et dans les meilleures librairies.
Pour mémoire, le dit colloque avait pour argument :
Ce colloque étudiera la persistance de l’œuvre d’Edgar Poe (1809-1849) dans la littérature et la culture occidentales du XXIe siècle. Premier poète national américain selon Nabokov, monument permanent de notre horizon culturel, Edgar Allan Poe, souvent méprisé de son vivant, est devenu en Occident une figure tutélaire du monde des lettres et des arts. Comme l’attestent les innombrables rééditions de son œuvre, des mal nommées Histoires extraordinaires à son poème philosophique Eureka, ainsi que les maintes reprises, réécritures, hommages discrets ou autres palimpsestes, l’influence de Poe est considérable.
Le phénomène n’est pas nouveau; on sait quelle fut, en France, son influence sur les poètes symbolistes (Baudelaire et Mallarmé), combien il inspira Paul Valéry, les surréalistes, sans oublier des cinéastes (Jean Epstein). Comment ne pas songer encore aux lectures et relectures de « La lettre volée » par Lacan et Derrida? Sujet et objet précieux de la psychanalyse qui l’a souvent malmené, le fantôme d’Edgar Poe incarne toutes nos hantises et obsessions, mais aussi constitue un réservoir de potentialités créatrices. Et si l’on ajoute à cette liste ceux qui aiment à voir en lui l’inventeur de la science-fiction, du récit policier et du gothique intériorisé, alors force est de constater que nul n’est à l’abri de l’influence poesque.
C’est pourquoi ce colloque s’interrogera sur les raisons de l’importance de l’œuvre de Poe et sur les modalités de sa persistance au XXIe siècle, à travers maints champs artistiques et culturels (musique, cinéma, BD, art contemporain…) et au-delà des frontières nationales et linguistiques. Outre les contributeurs qui présenteront des communications sur une large variété de sujets, il intéressera tous les lecteurs et amateurs d’Edgar Poe, ainsi que les étudiants qui travaillent sur son œuvre.
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11/12/2020