La froide lune en ses yeux brisés
« Malheur cette indicible faute que ce cœur nous révèle. Mais lorsque, plongé en des songes brûlants, il descendait le long du fleuve automnal sous les arbres dénudés, lui apparut dans un manteau de crin, démon de flamme, la sœur. Lorsqu’ils se réveillèrent, à leur chevet s’éteignaient les étoiles. Ô la race maudite. Quand en des pièces maculées chaque destin est accompli, la mort entre à pas putrescents dans la demeure […] Ô enfants d’une race obscure. Argentées, les fleurs mauvaises du sang luisent sur la tempe de celui-là, la froide lune en ses yeux brisés. Ô les nocturnes, ô les maudits. »
Georg Trakl, Traum und Umnachtung (« Rêve et démence »), mai 1914
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5/09/2024