Pour en finir avec la passion
Quand il est question de littérature, il y a un motif dont le traitement ne cesse de surprendre : celui de la passion. Confondue – parfois à dessein – avec l’amour, elle est le masque sous lequel se dissimulent toutes sortes d’abus : des manipulations constitutives de la séduction aux situations d’emprise, des dynamiques de harcèlement aux crimes dits « passionnels ».
Cet ouvrage montre comment l’identification des actes des protagonistes d’œuvres littéraires à l’expression d’une « passion » permet d’occulter la question du consentement, celle des rapports de domination et, plus largement, les violences physiques et psychologiques que subissent les femmes. Il souligne la dimension idéologique de l’approche esthétisante des œuvres qui, sous couvert de s’opposer à la cancel culture, passe sous silence le bafouement de la dignité humaine mis en récit.
De Dom Juan à La Princesse de Clèves, des écrits de Choderlos de Laclos à ceux de Marguerite Duras et d’Annie Ernaux, les autrices de ce livre nous invitent à poser un regard lucide sur l’évolution des conceptions culturelles et littéraires dans la société française, ainsi qu’à interroger en profondeur les raisons pour lesquelles l’amour y demeure indissociable de la souffrance.
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Sarah Delale est agrégée de lettres, docteure en littérature et chargée de recherches au fonds national de la recherche scientifique belge et à l’UCLouvain.
Élodie Pinel est agrégée de lettres et de philosophie. Chercheuse en littérature, elle est chargée de cours à l’université Sorbonne Paris Nord. Vice-présidente de l’association #MeTooMedia, elle est l’autrice de Ce qui arrive backstage (Anne Carrière, 2022).
Marie-Pierre Tachet est diplômée en philosophie et en sciences de l’éducation. Elle travaille dans les ressources humaines. Elle a co-fondé avec Élodie Pinel le podcast Qui a peur du féminisme ?
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3/05/2023