Combet et Huysmans !
Claude-Louis Combet, Huysmans au coin de ma fenêtre
FATA MORGANA
Dessins inédits de Roland Seneca
Saint-Clément de Rivière: Fata Morgana
2012, 112 pages
- ISBN: 978.2.85194.832.8
- Prix: 18 euros
Présentation de l’éditeur
“Ce n’est pas ici un essai sur Huysmans, l’homme et son oeuvre, mais un témoignage de reconnaissance à l’égard d’une écriture dont l’esprit, incarné successivement en Folantin, en Des Esseintes et en Durtal, a imprégné en profondeur ma sensibilité littéraire, mon sentiment esthétique et mon sens du spirituel pendant mes années de formation. Huysmans est le seul auteur dont je pourrais me réclamer s’il me fallait répondre à une question qui porterait sur le lien établi, dès le début et à la longue, entre l’écriture et l’existence.” C. L.-C.
Charles Maestracci
Un entretien ICI avec l’auteur de NON (pamphlet antiélectoral de veine mirbellienne) dans le fanzine Barricata et un texte de nos camarades du Moine bleu inititulé NON ! ou la vaine gloire d’aller voter, ICI !
Laetitia Casta
Plutôt septique au départ…
nous avons trouvé quelques intérêts (aquatiques) à l’exposition des 33 photographies de Dominique Isserman consacrées à Laetitia Casta et présentées à la Maison de la photographie à Paname.
Exposition à La Maison Européenne de la Photographie
Paris 4ème – métro Saint Paul
Pour plus d’infos sur l’expo : mep-fr.org
Pour en savoir plus sur Domnique Issermann
Voter c'est abdiquer
Compagnons,
Vous demandez à un homme de bonne volonté, qui n’est ni votant ni candidat, de vous exposer quelles sont ses idées sur l’exercice du droit de suffrage.
Le délai que vous m’accordez est bien court, mais ayant, au sujet du vote électoral, des convictions bien nettes, ce que j’ai à vous dire peut se formuler en quelques mots.
Voter, c’est abdiquer ; nommer un ou plusieurs maîtres pour une période courte ou longue, c’est renoncer à sa propre souveraineté. Qu’il devienne monarque absolu, prince constitutionnel ou simplement mandataire muni d’une petite part de royauté, le candidat que vous portez au trône ou au fauteuil sera votre supérieur. Vous nommez des hommes qui sont au-dessus des lois, puisqu’ils se chargent de les rédiger et que leur mission est de vous faire obéir.
Voter, c’est être dupe ; c’est croire que des hommes comme vous acquerront soudain, au tintement d’une sonnette, la vertu de tout savoir et de tout comprendre. Vos mandataires ayant à légiférer sur toutes choses, des allumettes aux vaisseaux de guerre, de l’échenillage des arbres à l’extermination des peuplades rouges ou noires, il vous semble que leur intelligence grandisse en raison même de l’immensité de la tâche. L’histoire vous enseigne que le contraire a lieu. Le pouvoir a toujours affolé, le parlotage a toujours abêti. Dans les assemblées souveraines, la médiocrité prévaut fatalement.
Voter c’est évoquer la trahison. Sans doute, les votants croient à l’honnêteté de ceux auxquels ils accordent leurs suffrages – et peut-être ont-il raison le premier jour, quand les candidats sont encore dans la ferveur du premier amour. Mais chaque jour a son lendemain. Dès que le milieu change, l’homme change avec lui. Aujourd’hui, le candidat s’incline devant vous, et peut-être trop bas ; demain, il se redressera et peut-être trop haut. Il mendiait les votes, il vous donnera des ordres. L’ouvrier, devenu contremaître, peut-il rester ce qu’il était avant d’avoir obtenu la faveur du patron ? Le fougueux démocrate n’apprend-il pas à courber l’échine quand le banquier daigne l’inviter à son bureau, quand les valets des rois lui font l’honneur de l’entretenir dans les antichambres ? L’atmosphère de ces corps législatifs est malsain à respirer, vous envoyez vos mandataires dans un milieu de corruption ; ne vous étonnez pas s’ils en sortent corrompus.
N’abdiquez donc pas, ne remettez donc pas vos destinées à des hommes forcément incapables et à des traîtres futurs. Ne votez pas ! Au lieu de confier vos intérêts à d’autres, défendez-les vous-mêmes ; au lieu de prendre des avocats pour proposer un mode d’action futur, agissez ! Les occasions ne manquent pas aux hommes de bon vouloir. Rejeter sur les autres la responsabilité de sa conduite, c’est manquer de vaillance.
Je vous salue de tout cœur, compagnons.
Élisée Reclus
Danse macabre
Octave Mirbeau – La Grève des Electeurs
Octave Mirbeau – La Grève des Electeurs
Une chose qui m’étonne prodigieusement — j’oserai dire qu’elle me stupéfie — c’est qu’à l’heure scientifique où j’écris, après les innombrables expériences, après les scandales journaliers, il puisse exister encore dans notre chère France (comme ils disent à la Commission du budget) un électeur, un seul électeur, cet animal irrationnel, inorganique, hallucinant, qui consente à se déranger de ses affaires, de ses rêves ou de ses plaisirs, pour voter en faveur de quelqu’un ou de quelque chose. Quand on réfléchit un seul instant, ce surprenant phénomène n’est-il pas fait pour dérouter les philosophies les plus subtiles et confondre la raison ? Où est-il le Balzac qui nous donnera la physiologie de l’électeur moderne ? Et le Charcot qui nous expliquera l’anatomie et les mentalités de cet incurable dément ? Nous l’attendons.
Je comprends qu’un escroc trouve toujours des actionnaires, la Censure des défenseurs, l’Opéra-Comique des dilletanti, le Constitutionneldes abonnés, M. Carnot des peintres qui célèbrent sa triomphale et rigide entrée dans une cité languedocienne ; je comprends M. Chantavoine s’obstinant à trouver des rimes ; je comprends tout. Mais qu’un député, ou un sénateur, ou un président de République, ou n’importe lequel, parmi tous les étranges farceurs qui réclament une fonction élective, quelle qu’elle soit, trouve un électeur, c’est-à-dire l’être irrêvé, le martyr improbable, qui vous nourrit de son pain, vous vêt de sa laine, vous engraisse de sa chair, vous enrichit de son argent, avec la seule perspective de recevoir, en échange de ces prodigalités, des coups de trique sur la nuque, des coups de pieds au derrière, quand ce n’est pas des coups de fusil dans la poitrine, en vérité, cela dépasse les notions déjà pas mal pessimistes que je m’étais faites jusqu’ici de la sottise humaine, en général, et de la sottise française en particulier, notre chère et immortelle sottise, ô chauvin ! Lire la suite »
Petit livre rouge
Avant-propos aux cours d'anglais de Mallarmé
Le manque d’un Cours de Thèmes, propre à devenir classique se fait aujourd’hui sentir, dans l’étude de l’Anglais.
Quel ouvrage cependant nécessaire! On fera toujours des Thèmes; toujours on cherchera le Recueil qui, la Grammaire apprise, la remémore et pour ainsi dire l’illustre le mieux.
La cause de la désuétude qui frappe des Cours de Thèmes jusqu’à maintenant suivis, c’est d’abord–n’hésitons point à la dire–que ces recueils n’ont présenté longtemps que des phrases oiseuses et manquant d’attrait. Un Maître se demande avec raison « Ne trouverai-je pas mieux en moi-même et sans livre? » puis il reconnaît bientôt que l’improvisation est faite pour donner des résultats brillants, mais un peu gratuits, ou n’ayant point ce caractère durable qui doit marquer toute matière confiée à la mémoire de l’enfant.
Il n’y a pas lieu à innovations dans un exercice aussi traditionnel que le Thème, et tout est là simplement: trouver des phrases qui, sous leur aspect français, sachent tout d’abord éveiller l’intérêt, puis rendues à l’Anglais originel, possèdent comme un droit à se fixer dans l’esprit. Ce droit, pour l’avoir, il faut que les exemples d’un bon Cours de Thèmes, une fois traduits et corrigés, se trouvent appartenir, à quelques titres, au fonds même de la langue anglaise.
Rien d’impossible en ce programme, pour peu que l’on songe à un fait.
C’est que, comme toute langue, l’Anglais est riche d’un trésor de phrases ancien et toujours neuf, précieux, charmant, le dépositaire du génie national tout en étant la monnaie courante de la conversation. Je parle des proverbes, des dictons, des locutions familières. Ces sentences offrent-elles une application suffisante à la Grammaire ? Toujours. Jaillie de l’instinct de la race et polie au cours des siècles, chacune se trouve presque exclusivement frappée à l’empreinte évidente d’une Règle, avec la netteté qu’on doit attendre. Le fait, sans cesse vérifié, cause sans cesse, par son exactitude à se reproduire, une surprise nouvelle.
Mais sur la trace de ce filon, recueillir pendant des années tout ce que possédait l’Anglais en phrases typiques, locutions usuelles, etc., devint mon occupation; moins difficile peut-être que de réduire ma récolte à un petit nombre de modèles parfaits. J’écartai d’abord les quelques traits un peu rudes ou grossiers qui pouvaient offusquer la jeunesse, ou les préceptes entachés d’un certain égoïsme britannique.
Puis, dans cette vaste opération du triage, je m’en rapportai, chargé depuis longtemps d’un Cours d’Anglais au lycée Fontanes, presque uniquement à l’expérience quotidienne du professeur. Le goût des enfants m’a souvent décidé, s’attachant à merveille au tour le plus piquant ou à l’expression la plus imagée, non moins qu’à toute pensée haute; ou même saisissant entre plusieurs exemples la manifestation la plus nette d’une règle grammaticale.
Le plan primitif avait été fort simple, et suggéré aussi par la pratique. Grouper une dizaine de phrases autour de chaque Règle, ce qui suffit pour un seul devoir, et répartir l’étude de la grammaire en autant de points capitaux qu’il y a de classes, de cent à cent cinq, dans l’année scolaire;
La distribution de ces mille exemples d’élite correspond ainsi à celle du travail. J’ajoute, que les leçons d’une heure aujourd’hui établies dans les lycées, collèges, etc., ne permettent pas au professeur de prélever, sur le temps de son enseignement, la dictée d’un thème, mais imposent l’usage du livre placé entre les mains des élèves.
L’enfant eût-il la plus claire des grammaires et le plus complet des dictionnaires, il est bon encore qu’un Cours de Thèmes lui rappelle la règle avant chaque exercice, l’aide de notes relatives à la traduction des mots, bref mette tous les matériaux du travail sous les yeux.
Le livre ouvert présente sur sa double page tout ce que peut exiger la confection du devoir.
Divisé en deux parties comme tout ouvrage du même genre, celles du Maître et de l’Élève ou l’Exercice et le Corrigé (que doivent l’une et l’autre, se procurer les personnes qui étudient seules) ce Cours de Thèmes offre l’avantage rare de pouvoir s’adapter à toutes les Grammaires dont il suit la marche ordinaire et accepte le concours de tout dictionnaire. Mais il met également l’élève à même de se passer d’aucun autre livre; et existe d’abord par soi seul.
Me faut-il bien augurer des heureux effets obtenus par le manuscrit dans les diverses classes confiées à mes soins ? Je demande, avant tout, à mes collègues d’aider, par leur précieuse sympathie, ce volume, fruit d’un travail long et spécial, à prendre une place, maintenant vacante, dans l’enseignement de l’Anglais.
Stéphane Mallarmé
Avanti !
On vous a déjà touché un mot de Larcin dans les colonnes d’Amer.
LARCIN demo tape (2011)
This is Lille Skinhead Glory !
100 copies
free dowload : here
Aujourd’hui, c’est l’occasion de les voir en concert puisqu’ils quittent Lille pour une petite tournée internationale !