Jehan Rictus
Colloque international
Liège | 24-25 octobre 2013
Une vieille, par excès de curiosité, a basculé par la fenêtre, puis elle est tombée et s’est écrasée au sol.
Une autre vieille s’est penchée par la fenêtre pour regarder celle qui venait de s’écraser, mais, par excès de curiosité, elle a basculé elle aussi, puis elle est tombée et s’est écrasée au sol.
Puis une troisième vieille est passée par la fenêtre, puis une quatrième, puis une cinquième.
Lorsque a basculé la sixième vieille, j’en ai eu assez de les regarder et je suis allé au marché Maltsevski, où, à ce qu’on disait, un aveugle avait reçu en cadeau un châle tricoté.
D. Harms in Faits Divers (1933-1939)
Luc Dellisse, Le tombeau d’une amitié. André Gide et Pierre Louÿs
Bruxelles : Les Impressions Nouvelles, coll. « Réflexions faites » , 2013 (parution le 3 octobre)
Présentation de l’éditeur :
Ils se sont rencontrés adolescents, au moment où leurs goûts et leur caractère étaient en train de se former. Ils ne se sont plus beaucoup quittés durant six ans, voyageant ensemble, se rendant visite sans cesse, s’écrivant presque chaque jour, se montrant leurs projets, fréquentant Mallarmé et Heredia, participant à la création d’une importante revue, La Conque, élaborant chacun une œuvre singulière qui frappe par son originalité. Dès l’âge de vingt ans, la gloire les guette.
Leur entente ne va pourtant pas sans incompréhension ni disputes. Ils n’ont rien en commun, sauf la littérature. Leurs personnalités sont aux antipodes. À plusieurs reprises, ils manquent de se brouiller. Et au printemps 1895, c’est la rupture. Ils gardent quelques contacts distants durant un an encore, puis ils cessent de se voir pour toujours.
Sur quoi reposait l’amitié entre deux écrivains si différents ? Comment comprendre le secret de leur séparation, sans refaire le chemin de cette relation si mouvementée ? C’est ce que ce livre s’attache à retracer, d’une manière précise et vivante, qui permet de comprendre de l’intérieur deux écrivains majeurs. L’un glorieux, futur prix Nobel : André Gide ; l’autre méconnu aujourd’hui, à redécouvrir dans la complexité de son talent : Pierre Louÿs.
L’auteur :
Professeur de littérature et de scénario à la Sorbonne et à l’Université libre de Bruxelles, Luc Dellisse se passionne pour l’écriture et pour l’enseignement. Il est l’auteur d’essais (L’invention du scénario et L’Atelier du scénariste) et de romans (Le Jugement dernier et Les Atlantides) aux Impressions Nouvelles.
12 Octobre 2013
Conférences à l’Hôtel des Sociétés savantes
14h30 : Jean-Luc Brière, «Jules Senard sous la Monarchie de Juillet et la Seconde République»
15h15 : Thierry Carteron, «Un ami de Gustave Flaubert, Jules Duplan, mon arrière-grand-oncle»
Pause
16h15 : Thierry Poyet, «Maxime Du Camp, l’autre romancier»
17h : Fabienne Couecou, «Flaubert, « Le Sage de Croisset » ou l’héritage flaubertien chez Ford Madox Ford»