ALINE-ALI
Vient de paraître
ALINE-ALI
par André Léo (première édition 1869)
Réédition présentée et annotée par Cecilia Beach, Caroline Granier et Alice Primi,
publiée par l’Association André Léo, Publications Chauvinoises, 2011
(avec une préface, une biographie de l’auteure, des notes et une postface)
ISBN 978-265-99-8 • 20 € • 184 pages
disponible auprès de l’Association André Léo,
Centre André Léo / Place du Bail / 86600 Lusignan
André Léo (pseudonyme de Léodile Béra, 1824-1900), romancière, journaliste et essayiste, fondatrice en 1868 de la Société pour la Revendication des droits des femmes, s’est distinguée par son engagement sans concession en faveur des droits individuels, au nom de ses convictions démocrates et socialistes. Sa condamnation pour sa participation à la Commune l’a conduite à un long exil, en partie responsable de l’oubli dans lequel elle a longtemps été reléguée. Son œuvre est progressivement redécouverte aujourd’hui.
ISBN 978-265-99-8 • 20 € • 184 pages
« Je n’ai point encore lu Aline-Ali, mais j’ai entendu dire en effet qu’il faisait scandale. On a même arrêté ma femme dans la rue pour le lui dire en levant les bras au ciel. J’en conclus que le livre est fort bon. »
(Élisée Reclus, lettre non datée à André Léo, autonome 1869)
Paris, années 1850. La jeune et charmante Aline de Maurignan s’apprête à épouser l’aimable et fortuné Germain Larrey, quand cette idylle est brutalement interrompue par les révélations de Suzanne, la sœur aînée d’Aline. Désespérée par ses propres malheurs, qui lui ont ouvert les yeux sur l’assujettissement des femmes, elle exhorte sa cadette à ne pas se marier afin de préserver sa liberté et sa dignité.
Dotée d’un caractère ferme et indépendant, Aline se voue dès lors à une quête idéaliste : vêtue d’habits masculins, elle voyage sous le nom d’Ali, cherchant à vivre librement, à égalité avec les hommes. Le travestissement engendre des confusions riches d’enseignement : entre Ali/ne et Paolo, des sentiments troubles voient le jour, mais le retour d’Aline à son identité féminine n’apporte pas de solution : comment poursuivre une relation nouée entre égaux, dans une société où les rapports entre hommes et femmes reposent sur une inégalité fondamentale ? De désillusions en renoncements, l’héroïne choisira finalement de dépasser sa révolte personnelle pour se vouer à un engagement social et politique collectif.
Un siècle avant l’invention du concept de genre, le personnage d’Ali/ne démontre que les identités sexuées sont des constructions culturelles, historiques et profondément politiques. Par ce roman d’apprentissage et d’amour, qui relève à la fois de l’écriture engagée et de la littérature utopique, André Léo cherchait à éclairer ses contemporain-e-s sur le système patriarcal, mais aussi à interpeller l’ensemble des démocrates sur la question de l’émancipation.
Aujourd’hui encore, cette étrange fiction nous met face aux contradictions de notre société concernant les rapports entre les sexes et nous invite à réfléchir aux moyens de notre propre émancipation.