Le retour d’Hervé Brizon
Initialement publié dans la collection Le Rayon gay dirigée par Guillaume Dustan chez Balland en 2000, ce roman est une ode à la liberté et à la force collective des marges. Que se passe-t-il quand les petits mondes de la nuit, celui des souterrains et de la déviance s’organisent pour attaquer, en mode lutte armée, le capitalisme ? Peut-être un des derniers romans d’une culture populaire des années 1970 et 1980 défendant l’idée que l’homosexualité était révolutionnaire et qui porte les traces du FHAR, de la lutte contre le VIH et des alliances politiques anticapitalistes.
Chiens écrasés
« Chiens écrasés » est l’appellation humoristique donnée à la rubrique des journaux consacrée aux faits-divers de peu d’importance. Dans ses célèbres Nouvelles en trois lignes écrites au début du XXe siècle, Félix Fénéon avait transformé ce degré zéro du journalisme en littérature de haute volée. Éric Chevillard, qui excelle dans la forme brève, reprend le flambeau. Il prend l’expression chien écrasés au premier degré et raconte, à travers des brèves assassines ciselées comme des haïkus, les morts incongrues de clébards innocents. Maniant l’art de l’ellipse cruelle avec délice, Chevillard livre un exercice de style époustouflant et terriblement drôle, à lire et relire à tous les âges !
TRAVESTISSONS-NOUS ! : QUAND L’ACTEUR SE DÉGUISE EN FEMME
Figure incontournable du cinéma, l’homme qui se travestit le fait toujours pour de mauvaises raisons. Se travestir, c’est toujours une manière de s’en sortir, pour éviter un danger plus grave et tromper ses adversaires. À moins que le garçon qui s’habille en fille n’en éprouve un plaisir ou un trouble qui viennent rebattre les cartes. Jean Renoir et Howard Hawks, Certains l’aiment chaud ou Tootsie témoignent de ces frissons nouveaux qui touchent au coeur de l’art de l’acteur.
Ce livre est une traversée de la longue histoire des travestis au cinéma. Mêlant la subjectivité aux révisions de classiques, il tente de définir la scène où se débat l’homme en robe, cherchant désespérément un dehors qui n’existe peut-être pas : sous le déguisement, il n’est pas sûr qu’il faille trouver une identité.
Utopie / Chiaroscuro !
Conversations
« Mais, dis-moi, qu’est-ce que l’anarchie ?
– “Anarchie” signifie “sans gouvernement”. Le gouvernement ne sert qu’à défendre les bourgeois, et quand il s’agit de nos intérêts, le mieux est de nous en occuper nous-mêmes. Ce que nous voulons, c’est la mise en commun du sol, des matières premières, des instruments de travail, des logements et de toutes les richesses existantes. »
Dans ces textes, Errico Malatesta (1853-1932), révolutionnaire italien et pionnier du mouvement libertaire international, expose, sous formes de discussions accessibles et synthétiques, à rebours des traités politiques abscons, les principes, théoriques et pratiques, de l’anarchisme.
Monsieur Vénus / Madame Adonis
C’est sous le pseudonyme de Rachilde que Marguerite Eymery (1860-1953) décide de se lancer dans la carrière littéraire. Après quelques publications trop confidentielles à son goût, elle décide de frapper fort : en 1884, âgée de vingt-quatre ans, elle publie, avec Francis Talman, un roman érotique : Monsieur Vénus. L’ouvrage fait scandale et ses auteurs sont condamnés. En 1889, elle en propose, sous son seul nom cette fois, une version révisée et définitive, quelque temps après lui avoir offert un pendant réaliste : Madame Adonis. Les deux romans ont de quoi surprendre : ils remettent en question les identités de genre, inversent les rôles traditionnellement attachés aux hommes et aux femmes, subvertissent la nature de leurs relations.