De l’Anarchie au St. sacrement
«Le 23 janvier 1887, à minuit, une aurore boréale saluait la naissance au «Café français», tenu à Thuin par mes parents, d’un garçonnet macrocéphale. Je suis donc un Thudinien de la cuvée 1887. Pourquoi Thudinien? Parce que mon grand-père, Charles Bay, natif de Saint-Omer, avait été chargé par la Compagnie du chemin de fer du Nord de s’installer à Thuin pour surveiller le service de la voie après la construction du tronçon Jeumont-Charleroi. La maisonnette où il eut de sa femme, Romanie Jouglet, une Boulognaise, six enfants, dont mon père, Louis Bay, existe encore. Pourquoi cette allusion à mon aïeul audomarois? Il composait des chansons en français et en patois du Nord.
Je lui dois probablement mon caractère indiscipliné, mon impatience maladive et une inaptitude complète à supporter les entraves quand le devoir ne m’y force pas. Quels sont les avantages et les désavantages d’une complexion de cette sorte? Au passif, inscrivons : études négligées, je ne pensais qu’à m’évader ou à me pendre de désespoir. Si bien que mes parents durent me rendre à la vie active. Me voilà cheminot, comme tous les mâles de la famille Bay. Puis bohème à Liège et Bruxelles. Jusqu’au jour où ma mère, devenue veuve, me coupa les vivres. C’était en 1912. Je commençais à comprendre qu’il fallait faire de ma bête deux parts : une pour le râtelier, l’autre pour l’écritoire»
Paul Bay.
Laisser un commentaire
1/09/2024