Une vague de rêves
En 1924 paraissait Une vague de rêves. Cent ans plus tard, à l’occasion du centenaire du surréalisme, c’est un texte splendide tombé dans les oubliettes de l’histoire littéraire et aujourd’hui encore méconnu qui revoit le jour.
Achevé en juin et paru au début du mois d’octobre dans le numéro 2 de la revue Commerce, publiée par Paul Valéry, Léon-Paul Fargue et Valéry Larbaud, Une vague de rêves appartient de plein droit à l’aventure surréaliste, à ses expériences, sa théorisation et sa mise en œuvre littéraire. Aragon y exprime la fascination que lui inspire l’univers du rêve, les « Rivieras de l’irréel », les frissons du délire et l’écriture du désastre. Légèrement antérieur au Manifeste de Breton et rédigé dans une langue moins doctrinaire que la sienne, Une vague de rêves se fait aussi le témoin de l’incapacité d’Aragon à supporter la contradiction entre son implication dans le mouvement surréaliste et son aspiration à l’écriture romanesque. Exercice d’écriture dont le lyrisme est d’une beauté stupéfiante, ce manifeste, loin de la sécheresse des textes théoriques, se déploie dans l’émotion d’images admirables qui, au-delà du témoignage et de la réflexion, laissent deviner l’écrivain à venir.
Laisser un commentaire
23/06/2024