La femme silencieuse
Au travers de la relation du couple Ted Hughes et Sylvia Plath, et des tentatives biographiques dont ils ont fait l’objet, elle décrypte les vies racontées de la poétesse afin d’écrire non pas sur la vie tragique d’une artiste mais plutôt sur le devenir posthume de son œuvre, et la façon dont se raconte son histoire.
Elle examine la relation ambiguë entre Sylvia Plath et son mari, le poète Ted Hughes qui, en tant qu’exécuteur testamentaire, a tenté de servir deux causes : l’art de son ancienne épouse et son propre besoin d’intimité, et comment il poussa sa propre sœur, Olwyn Hughes à devenir l’agent littéraire de la défunte pour se protéger en limitant l’accès à l’œuvre de Plath. Cas limite questionnant l’invisibilisation ou l’appropriation dont font l’objet les œuvres littéraires dès lors qu’elles sont signées d’une femme.
Alors même que Janet Malcom se montre sceptique quant aux prétentions habituelles des biographies à présenter la vérité sur une vie, se dessine au fil des pages un autre visage de Sylvia Plath, dissipant de fait l’innocence avec laquelle le lecteur aborde une œuvre autobiographique.
Dès sa première publication dans le New Yorker, ce brillant essai de critique littéraire a suscité un large écho tant il refonde l’approche biographique et explore avec intelligence et clairvoyance la ligne étroite qui sépare la réalité de la fiction. Le but n’étant pas de savoir qui a raison ou qui a tort, mais de mettre en parallèle toute la complexité des relations humaines en réaction au voyeurisme que laisse sous- entendre le pacte d’un biographe impartial.
Laisser un commentaire
5/01/2023