Une vie sans prolos #2
Une vie sans prolos n°2 : contre la culture
« On ne propose aucune alternative à ce monde, on veut sa destruction. La culture, c’est le spectacle de l’intégration sociale. Et on conchie le populaire, car le peuple est la négation aclassiste du prolétariat en lutte ». Voilà comment commence le deuxième numéro du fanzine rédigé par Panzer et Lara. S’en suit une longue interview des Kamionërs Du Suicide, ou plutôt de leur chanteur Dja X où on a connu Panzer plus hargneux. Ouais, bon… J’ai préféré l’entretien suivant avec Davy qui cause de scooter, de foot (ASSE), et de ce qui va avec quand on a les cheveux courts, à savoir de baston, et des dommages causés par la police quand elle tire dans le tas. Je passe l’article sur le Covid, on va dire que c’est bon, j’en ai ma dose de ces discussions non stériles. Ça nous rappelle quand même que le pass sanitaire n’est pas enterré et qu’il s’agirait de pas se faire enfumer une nouvelle fois sans foutre le feu (ce qui, vous en conviendrez, est un comble). Je préfère lire la longue chronique de Lara sur Punk à singe, sincère, sensible et argumentée (même si quelques erreurs, mais l’essentiel n’est pas là*) ou son texte sur la religion, avant de parcourir les nombreuses chroniques de squeuds bien torchées (dont celles de Traitre, Kronstadt ou Fifht Era qui ne semble pas avoir convaincu Panzer ah ! ah !) et de livres et fanzines (me suis bien marré en lisant celle de Notre Joie de Bégaudeau, ou du Travailleur de l’extrême de l’ami Jérôme). A noter une longue chronique du Amer fanzine #3. Ah et pis un autre texte, sur l’ouvriérisme. De quoi animer bien des discussions donc en attendant de s’animer ailleurs. Parce qu’une vie sans prolos, ça va pas se faire les bras croisés, en hochant la tête devant un concert de jeunes gens bien habillés dans un squat propret.
A commander à cette adresse : uneviesansprolos@gmail.com
* Concernant cette chronique, sans rentrer dans le détail, j’ai beaucoup aimé le passage sur les K7, ce que Lara dit de l’hypersexualisation (sa critique porte juste), et aussi du cas Nietzsche, qu’elle connait sûrement mieux que moi qui l’ai lu mais sans toujours tout comprendre (mais je crois pour le coup ne pas être le seul !). Ceci dit, quand j’évoque Rosset, je fais juste remarquer que c’est à lui me semble-t-il que François se réfère sans le citer (puisque lui est sûr de lui contrairement à moi), ce qui s’avère exact d’ailleurs (« en fait, j’ai cru reconnaître dans ta démonstration l’application réussie au cas du punk rock des thèses sur la joie tragique de Clément Rosset énoncées dans un petit livre daté de 1983 et intitulé la Force Majeure » [rien à voir avec le groupe de oi! montréalais]). Comme dans tout l’entretien ou presque, je me contente de rapporter ce qu’a dit François dans sa conférence (ça vaut pour Mozart aussi) et de tirer son fil. On m’a plusieurs fois reproché un manque de contradiction là où parfois j’ai essayé de la faire apparaître en la laissant se développer (en vain peut-être, mais c’est comme ça que j’ai voulu et tenté de mener cette causerie). Enfin, Lara a raison de relever en intro qu’il ne s’agit pas vraiment d’une correspondance, c’est moi qui ai intitulé cet échange ainsi alors qu’il s’agit comme je l’écris au tout début du livre d’un simple entretien (« ce long dialogue qui devait être initialement un simple entretien a été réalisé au cours d’une correspondance électronique… »). A sa décharge donc, François – que je ne connaissais pas – se contente de répondre à une interview. Je dois dire que dans cette histoire il a fait preuve de beaucoup de générosité, même si jusqu’à un certain point certes, préférant notamment rester la plupart du temps dans le rôle de l’interviewé, par habitude peut-être ou par confort, je n’en sais rien. C’est sûrement dû à ma façon de présenter et de mener la discussion. Et puis ce qu’elle dit enfin de mon sentiment d’illégitimité me paraît plutôt clairvoyant. Je me rends compte une nouvelle fois en la lisant que j’ai quand même bien l’air con dans cette histoire, mais j’assume ma pensée un peu poussive et grossière ! je connais quelques unes de mes limites et fais avec. Punk à singe est téléchargeable sur ce site gratuitement. La version papier est encore disponible, mais il reste très peu d’exemplaires…
2 commentaires pour “Une vie sans prolos #2”
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30/06/2022
uneviesansprolos@gmail.com avec un s
Oi !
On ferme définitivement la BP pour cessation d’activité fin 2022.
On passe à autre chose.