Les âmes d'Atala

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A Rebours à la radio

En 1884, l’écrivain Joris-Karl Huysmans signe un roman anti-romantique, décadent, noir, dur, le parangon de la fin de siècle : « À rebours », qui décrit la dimension monstrueuse et morbide de la nature. Pourquoi un tel rejet ?

La nature peut-elle être morbide, dangereuse, mauvaise ?

Une émission présentée par Géraldine Mosna-Savoye

Qui pourrait aujourd’hui dire qu’il préfère l’artificiel au naturel ? Le papier-peint aux fleurs ? Le caoutchouc aux pétales frais ou le métal flamboyant aux tiges élancées ?
En 1884, bien avant nos « retours à la nature », et en plein mouvement naturaliste, il y en a pourtant eu un, au moins :
un personnage à rebours, né d’une imagination à rebours, pour qui le végétal n’avait rien d’un havre de paix ou de la culture joyeuse et collective, mais tout d’un monstre à la fois dangereux et paresseux…
Ce personnage, c’est Jean des Esseintes, et son créateur, Joris-Karl Huysmans, dont le dégoût des fleurs, de leurs couleurs et de leurs parfums, inspire encore aujourd’hui les écrivains solitaires et les rockers décadents !

L’invitée du jour :

Françoise Court-Perez, chercheuse au CÉRÉdI (Centre d’études et de recherche éditer/interpréter) et spécialiste de la littérature du XIXème siècle

« À rebours » ou l’anti-vie

« À rebours » s’oppose à Rousseau, la bonté, la nature de l’homme et la nature naturelle. Il y a un anti-romantisme dans ce livre, quand « Les Rêveries du promeneur solitaire » annonçait le romantisme. On pourrait être plutôt dans une lignée de préciosité noire, dure. Je pense que le mot que je retiendrais c’est parangon, ce livre est le parangon de la décadence, de la fin de siècle. « À rebours » est à rebours de tout… C’est un rejet global de ce qui est vie et de ce qui est vivant dans une époque.
Françoise Court-Perez

L’influence de Baudelaire

Baudelaire est au cœur d’ »À rebours ». Il récuse la beauté naturelle de la femme, avec cette phrase célèbre : « la femme est naturelle c’est-à-dire abominable », dans un article sur l’éloge du maquillage en 1863. Il considère que l’Homme doit s’élever au-delà de la nature et que la femme doit emprunter tous les arts, tous les moyens, donc le maquillage, pour s’élever au-dessus de la nature. Baudelaire se considère comme un artiste-philosophe, il a une pensée culture/anti-nature qui trouve la légitimation du maquillage pour la femme qui n’est pas concevable comme une beauté nue.
Françoise Court-Perez

Pourquoi rejeter la nature ?

Le décadent se veut une race finissante, il a horreur, comme Schopenhauer, de la procréation, de la reproduction. Dans « À rebours », on est dans la recherche d’un raffinement qui est aussi une quintessence. Tout ce qui est reproduction est répugnant. La femme est répugnante parce qu’elle procrée, en grande partie, et l’assimilation de la femme à la fleur fait mieux comprendre le rejet de la fleur… Et dans à rebours, il est souvent question de fleurs…
Françoise Court-Perez

Textes lus par Vincent Schmitt :

  • Extrait du chapitre 2 de À rebours, de Joris-Karl Huysmans, 1884 (avec des sons d’oiseaux dans la forêt, dans l’album Ambiances Radio France / Nature 2 par Bernard Charon)
  • Trois extraits du chapitre 8 de À rebours, de Joris-Karl Huysmans, 1884 (avec la chanson Un matin de mai fleuri, dans le film animé Alice au pays de merveilles, réalisé par Clyde Geronimi, Hamilton Luske et Wilfred Jackson, 1951 ; Darling darling darling, et Drawers, de Chapelier fou)

Sons diffusés :

  • Archive de Michel Houellebecq du 7 janvier 2015, dans l’émission Boomerang d’Augustin Trapenard, France Inter
  • Archive du documentaire L’or et la boue – Charles Baudelaire (2ème partie “Baudelaire, écrivain et critique”), une émission de Lucien Binot réalisée par Jospeh Benedek, 1967
  • Chanson de Serge Gainsbourg avec Jane Birkin, La décadanse
  • Chanson de fin : Babyshambles, À rebours

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6/01/2021

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