Convalescences. La Littérature au repos
Daniel Ménager
Convalescences. La Littérature au repos
Les médecins se montrent souvent désarmés devant cet « entre-deux » qu’on appelle « convalescence » : période floue, hésitante. Ce n’est plus la maladie, ce n’est pas encore la santé recouvrée. Blessé, le chevalier médiéval attend avec impatience le moment de remonter à cheval.
Ce repos forcé inquiète les moralistes et les familles bourgeoises car il oublie les bonheurs de la vie active. Mais son trésor de sensations enchante les romanciers, comme on le voit bien chez Jane Austen, Madame de Staël, Zola, Henry James, Rilke, Proust, Thomas Mann et tant d’autres. La convalescence préside aussi à des expériences amoureuses, dont certaines frôlent l’interdiction. La paix de la chambre ou l’effort demandé par la société ? Goethe hésite.
Religion et société bénissent la convalescence quand elle permet des révisions de vie, voire des conversions dont le roman du XIXe siècle a été friand et dont les plus exemplaires se trouvent dans le roman russe, notamment chez Tolstoï.
Le XXe siècle leur porte un coup de grâce. Nous sommes et nous restons de grands malades. Du même coup, nous voilà devenus plus sensibles, plus attentifs, comme l’avait dit Nietzsche, à des bonheurs aussi intenses que, parfois, minuscules. Car les conforts de la convalescence ne résistent pas aux catastrophes des temps modernes, ce que montrent bien les romanciers les plus tragiques (Döblin, Céline).
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Table des matières
Introduction
Chapitre I. CET ÉTRANGE « ENTRE-DEUX »
Chapitre II. SENSATIONS
Chapitre III. EXPÉRIENCES AMOUREUSES
Chapitre IV. LE TEMPS DE LA RÉFLEXION
Chapitre V. DE NIETZSCHE À GIDE
Chapitre VI. « LA MALADIE HUMAINE »
Conclusion
Bibliographie
Index
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Convalescences de Daniel Ménager : la littérature au repos
Le Blog des Belles Lettres
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Dans la presse :
« Ceux qui parlent le mieux de la convalescence ne seraient-ils pas les romanciers ? », demande Daniel Ménager […]. Au désarroi des médecins, ce grand lecteur oppose l’audace des écrivains, qui scrutent sensations inédites, états singuliers, variations du corps convalescent. À quoi s’ajoute l’acuité d’analyse de quelques philosophes, dont la force de vivre se porte à merveille au cœur même de leurs malaises intimes, comme Montaigne, Rousseau, Nietzsche. On découvre toutes ces perspectives au fil d’un vrai festival, tourbillon de références connues ou méconnues.
Le Monde des Livres – 19/06/2020
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Daniel Ménager est professeur émérite à l’Université de Paris-Nanterre. Ses principaux travaux portent sur Ronsard, qu’il a édité dans la « Bibliothèque de La Pléiade », avec Jean Céard et Michel Simonin (1993 et 1994). Il a en outre publié : La Renaissance et le rire (1995), La Renaissance et la nuit (2005), La Renaissance et le détachement (2011), L’Ange et l’ambassadeur (2013), et, aux Belles Lettres, L’Incognito, d’Homère à Cervantès (2009), Le Roman de la bibliothèque (2014) et L’Aventure pastorale (2017).
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25/06/2020