Elle nage / Voluptés
À Loutra, en Grèce, Kat plonge dans ses souvenirs. Elle nage : 39 longueurs – une pour chaque année de sa vie. Défiant la viscosité de l’eau comme de sa mémoire, elle file vers son passé : son enfance, sa fille, sa faute. Un, deux, trois, respire : son mariage est à l’eau. Si seulement elle parvient à cerner le moment précis où tout a sombré, elle saura quoi faire. Elle nage sous tension, cherchant la fin. Lorsqu’elle s’arrête pour reprendre son souffle, Kat regarde Melina, sa fille de 14 ans, flirter avec Achilles, un jeune Grec, au bord de la piscine. Elle voit naître en eux le désir, cette joie de ressentir le possible sans nom.
Marianne Apostolides signe un roman richement ponctué, rappelant le rythme de la nage : l’histoire d’une femme prête à se jeter dans l’inconnu, nous entraînant avec elle.
Une traduction de Madeleine Stratford
Transcriptions de conversations courageuses, traversées subjectives, incarnations du désir en action, décalages ou fragments d’origines, les Voluptés de Marianne Apostolides sondent la vie – cette trame qui se tisse – comme une perpétuelle mise en scène. Ces neuf récits jouent le jeu de l’oeuvre littéraire, cherchant au passage à « connaître le fin fond de l’histoire », celle d’un adultère, d’une première fois, ou celle du père et de son enfance troublée par la guerre.
Voluptés ou la réalité de l’écriture de soi explore intelligemment la place qu’occupent le langage et le désir au sein de nos existences. Aspirant à devenir « pur plaisir », Marianne Apostolides se laisse aller au récit comme glisserait un vaisseau de vérité absolue.
Traduction de Madeleine Stratford.
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4/06/2020