Être une femme et faire de la politique avec des armes
« Au PKK il y avait des restes de la phallocratie régnante. Il fallait lutter autant contre la domination masculine que contre la domination de l’État. Nos camarades n’étaient pas convaincus de notre capacité à nous battre. On dit que seuls les hommes peuvent supporter des conditions de vie pénibles. Mais aurais-je eu une meilleure vie si je ne m’étais pas engagée ? Je ne me suis jamais posé la question. »
Plus que les hommes, les femmes « terroristes » suscitent des visions marquées par les stéréotypes de genre : elles prennent les armes aveuglées par l’amour pour un homme auquel elles sont soumises ; ou bien elles sont hyper-sexualisées, comme Idoia López Riaño, combattante de l’ETA surnommée « la Tigresse » par la presse. Souvent aussi, l’interprétation pathologique est mobilisée : elles sont des folles ou des perverses, pas des militantes.
Ces stéréotypes sont confrontés ici aux paroles de combattantes au sein de divers groupes armés. Dans leurs récits, elles soulignent le plus souvent la cohérence de leurs trajectoires. Elles ont voulu établir une société plus juste, sans ignorer les risques de leurs choix. Ces témoignages ébranlent le filtre social qui rend invisible ou déforme l’engagement des femmes dans des mouvements politiques illégaux.
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16/04/2020