L’école de la nuit
• 08 Février (Centre Wallonie-Bruxelles) – LE FRONT POPULAIRE :
10h-13h : Comment activer la démocratisation de la culture et des arts ? Quels moyens de transmission de la culture et des pratiques, quel rôle peuvent jouer les politiques, les acteurs sociaux (notamment les syndicats), et les artistes mêmes ? Et surtout, quelle vision se déploie de ce à quoi a droit le travailleur ? Avec François Albera, professeur honoraire de l’université de Lausanne. Derniers livres parus, Le cinéma au défi des arts, Yellow Now, 2019 et Einstein et le constructivisme (nouvelle édition revue et augmentée), Mimésis, 2019 .
14h30-17h : L’Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires (1932-1939) – Aragon, Capa, Crevel, Breton, Nizan, Charlotte Perriand… Des débats agités et magistraux, autour du romantisme révolutionnaire et du réalisme bourgeois. Avec E. P.
L’Ecole de la nuit : quesako ?
L’Ecole de la Nuit, c’est un site avec un journal en ligne : Cigarettes, champagne et dynamite. Centré sur l’art et la politique, composé d’analyses, chroniques, vidéos et revues de presse. L’Ecole de la Nuit, c’est aussi des « sessions » ouvertes à tous sur inscription dont vous pourrez retrouver des extraits sur ledit site : https://www.ecoledelanuit.org/
À la fin du XVIe siècle, à Londres, un groupe qui s’est nommé L’École de la Nuit—School of Night, se réunit régulièrement, et clandestinement. C’est un groupe de stars : des auteurs de théâtre, des savants, des aventuriers chéris de la Reine. Ils ont le goût de la marge, du risque, du dépassement du sens commun. Il y en a parmi eux qui cherchent la gloire (Christopher Marlowe), d’autres qui cherchent à fonder des utopies dans le Nouveau Monde (Walter Raleigh), tous aiment le plaisir : mais ce n’est pas ce qui les réunit. Ce qui les réunit, c’est l’audace de la pensée. Ils veulent penser le plus librement possible, le plus loin possible, pour se débarrasser des vieux empêchements qui brident l’imagination et font passer la conformité pour l’ordre éternel des choses. Ils s’appuient sur les découvertes des savants, et ces découvertes sont dangereuses : en particulier, celle qui affirme que l’univers est infini. Ce n’est pas ce que dit la Bible, ce n’est pas ce que disent les autorités. Ce savoir-là est interdit. C’est pourquoi ils se font très discrets. Mais actifs. L’un d’eux invente le théâtre anglais, un autre fait connaître la circulation du sang, un autre encore propage l’idée qu’il existe des galaxies par milliers…
Il n’y a aucun danger évidemment aujourd’hui à se réunir pour chercher à se donner les moyens de penser librement. D’autant qu’on a assez tendance à considérer qu’on y arrive à peu près correctement tout seul. Et que de surcroît, le monde étant ce qu’il est, c’est plutôt de solutions concrètes qu’on a besoin, notamment quand on pratique un art. C’est parfaitement exact. Sauf que, pour élaborer des solutions concrètes, il est assez utile de connaître les… empêchements. Ce à quoi contribue toute réflexion précise sur ses conditions d’exercice : pourquoi, pour qui, comment ? Afin d’ouvrir un chemin qui mènerait des conditions réelles, à celles qu’on peut espérer.
EP
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2/02/2020