Un écrivain baîllonné
Un écrivain bâillonné
Jamais peut-être livre n’a dépeint avec autant de férocité, de verve – et de mauvaise foi – le microcosme des Lettres françaises. Un écrivain bâillonné est un brûlot hargneux, un pamphlet paranoïaque, une volée de gifles qui dézingue tous azimuts : grandes maisons d’édition taxées d’entre-soi, prix littéraires de trucage, journalistes de complaisance courtisane – rien n’échappe à la vindicte de Jack Thieuloy, l’auteur de ces pages incendiaires.
Il faut dire que l’homme avait son lot de comptes à régler avec le milieu : après un premier texte publié en 1971 chez Gallimard, les difficultés pour faire paraître ses oeuvres suivantes s’accumulent… Il n’en faut pas plus pour qu’il crie à la censure et se jette à corps perdu dans le combat contre l’« establishment culturel » : attentat au ketchup contre Michel Tournier, occupation de maison d’édition, engins incendiaires visant les jurys de prix littéraires… jusqu’à écoper d’un bref séjour à la Santé.
C’est en 1978, dans ce contexte, qu’il rédige Un écrivain bâillonné, comme un précipité des frustrations, des révoltes et des rancoeurs du moment. Resté inédit jusqu’à ce jour, son texte, au-delà de ses outrances, est une plongée dans l’ambiance surchauffée de la vie culturelle post-1968.
Un commentaire pour “Un écrivain baîllonné”
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11/09/2019
https://bibliobs.nouvelobs.com/documents/20160809.OBS6059/jack-thieuloy-l-ecrivain-cannibale.html