La bonne Madeleine
Malgré son étrange nom de roi, on peut difficilement trouver milieu plus modeste que celui dans lequel Charles-Louis Philippe a vu le jour en 1874, si bien que rien ne le prédisposait à devenir écrivain et l’un des fondateurs, aux côtés d’André Gide, de la Nouvelle Revue Française, Voilà qui lui permit d’écrire un jour : Je crois être en France le premier d’une race de pauvres qui soit allé dans les lettres. Bien qu’admiré en son temps par Claudel, Cocteau ou T.S. Eliot, par exemple, le nom de Charles-Louis Philippe, au fil du vingtième siècle, est demeuré dans les mémoires pour un fameux roman : Bubu de Montparnasse, Avant Bubu, Charles-Louis Philippe avait déjà signé d’autres récits, tous publiés à compte d’auteur, notamment La Mère et l’enfant, et précédemment encore deux oeuvres de jeunesse : La bonne Madeleine et la pauvre Marie et Quatre histoires de pauvre amour, réunies dans le présent volume ; deux oeuvres dont la matière première est la pauvreté même, où les personnages sont pour Charles-Louis Philippe comme des doubles, voire ses ombres, auxquels est accordée la plus poignante des compassions. En effet, quelque chose comme un partage déborde de chacune de ces lignes, au long desquelles on ne cesse d’aller à l’essentiel, au coeur du dénuement.
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12/08/2019