Les âmes d'Atala

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Le Bateau usine

Le Bateau-usine
Un pêcheur que le tumulte de son propre cœur empêchait de dormir était monté sur le pont. Éprouvé par le surmenage, il avait le coeur malade, le teint verdâtre, la peau boursouflée. Il s’était appuyé au bastingage, son regard perdu dans la glu de la mer. Si ça continuait, l’intendant allait finir par le tuer. Mais quelle tristesse de mourir comme ça, dans ce lointain Kamtchatka, et en plus sans pouvoir toucher terre. – Il se laissait entraîner par ses pensées. C’est alors qu’il aperçut les deux silhouettes parmi les filets.
Le Bateau-usine nous plonge en pleine mer d’Okhotsk, dans le Pacifique, zone de tensions entre l’Union soviétique et le Japon. Nous embarquons à bord d’un bateau de pêche, où le crabe, produit de luxe destiné à l’exportation, est conditionné en boîtes de conserve. Marins et ouvriers travaillent dans des conditions inhumaines et subissent la maltraitance du représentant de l’entreprise à la tête de l’usine. Un sentiment de révolte gronde. Un premier élan de contestation échoue, les meneurs sont arrêtés par l’armée. Mais un nouveau soulèvement se prépare.
Allégorie du fonctionnement du capitalisme, ce bateau-usine permet à l’auteur de dénoncer la collusion d’intérêts entre l’État, l’industrie et l’armée, dans une zone géographique extrêmement sensible. En même temps qu’il déplie les enjeux de l’impérialisme et de la colonisation, l’auteur élève le collectif en force vive d’opposition. Seul le groupe peut mener le combat à la victoire. Ce récit bouleversant, directement inspiré de faits réels, place le lecteur au cœur de cet engin amphibie, provoque un puissant sentiment d’empathie avec ces hommes et les aspirations violentes qui les animent. L’oralité d’un roman-documentaire, l’écriture incisive choisie par Kobayashi ainsi que la narration en style direct amplifient ce phénomène d’identification, qui rejaillit sur la lecture elle-même, appel à la révolte en soi.
Traduit du japonais par Évelyne Lesigne-Audoly

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23/07/2019

« Manet Chaleurs »

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