Les Bacheliers perdus
À côté des manuscrits du Bachelier et de L’Insurgé, le fonds Jules Vallès de la Bibliothèque nationale renferme les manuscrits de deux étonnants romans d’apprentissage inachevés et inédits. Ils racontent les déboires de deux bacheliers pauvres. Le premier, Aristide Gerdy, fils d’un proviseur de province, échoue successivement au concours de l’École Normale Supérieure et à la licence. Le second, André Gerdit, issu d’une famille de petits paysans propriétaires, obtient la licence de droit pour s’apercevoir trop tard qu’il n’a pas les moyens matériels d’exercer le métier d’avocat. En dépit du soutien de parents aimants, tous deux sont voués à la misère tant par leur origine modeste que par la vacuité de leurs diplômes. Leur parcours présente de nombreux points communs avec celui du jeune Vallès. « Victimes du livre » comme lui, Aristide et André ne sont cependant pas des « réfractaires » – le premier surtout – mais des « réguliers » que leur innocence et la malchance, tout autant que leur origine modeste, condamnent. Probablement rédigées sous l’Empire entre 1866 et 1868, ces « Mémoires d’un naïf » préfigurent les « Mémoires d’un révolté », titre original du Bachelier, dont ces manuscrits, chargés de ratures, de corrections et d’ajouts, éclairent singulièrement la genèse.
224 pages non coupées
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15/06/2019