Les âmes d'Atala

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Les premiers jours de l’inhumanité

Les premiers jours de l'inhumanite - karl kraus, la propag

Jacques Bouveresse
Un retour aux analyses de l’écrivain Karl Kraus pour mieux comprendre les ressorts de la propagande guerrière et des régimes autoritaires.
La description que donne Kraus du rapport très spécial que l’innocent persécuteur entretient avec le mensonge correspond si exactement au chef de la démocratie la plus puissante du monde qu’elle pourrait presque sembler faite par anticipation pour lui. Lui aussi a compris mieux que personne que la meilleure façon de mentir est d’accuser les autres d’être ceux qui le font, et de le faire en particulier quand ils disent la vérité à son sujet. C’est donc le menteur – que le fait de ne tenir, pour sa part, aucun compte de la vérité ne gêne pas le moins du monde, mais qui sait qu’il peut être important pour ses adversaires de ne pas risquer d’en être soupçonné – qui accuse les autres d’inventer et de diffuser des fake news.« On n’arrive pas à croire à quel point on doit tromper un peuple pour le gouverner », écrivait Adolf Hitler dans une des premières versions – amendée par la suite – de Mein Kampf. Alors qu’aujourd’hui le contexte international offre régulièrement la tentation d’établir des parallèles avec les années 1930, le philosophe Jacques Bouveresse revient aux écrits du fervent opposant autrichien au nazisme Karl Kraus pour le confronter à la période actuelle. Une propagande fondée sur l’émotion et la destruction de l’intellect, consistant à augmenter la tolérance du peuple au mensonge et à la brutalité, à accuser ses adversaires des atrocités qu’on commet soi-même et à faire croire ses électeurs à une revanche sociale qui n’est en réalité rien d’autre qu’une destruction de la démocratie : voilà qui n’est pas sans résonances avec le comportement de certains dirigeants actuels, que ce livre éclaire différemment. Né dans le Doubs en 1940, Jacques Bouveresse est un philosophe rationaliste dont les principales influences sont Ludwig Wittgenstein, le cercle de Vienne et la philosophie analytique. Élu au Collège de France en 1995, il en est professeur honoraire depuis 2010. Ses domaines d’étude sont la philosophie de la connaissance, des sciences, des mathématiques, de la logique et du langage ; il s’intéresse également à des auteurs comme Robert Musil et Karl Kraus.
Braquer une banque avec un pistolet à eau
Conscient que la vie n’est pas un combat sur un ring avec des règles bien définies et un sens de l’honneur que n’importe quel boxeur qui se respecte doit posséder, je me suis armé de mots. J’en ai besoin pour affronter les violences tous azimuts, quand on espère que je me taise. Je me sens serein. Il n’y a plus d’agressivité en moi, seulement de la lucidité. Quatre fois quatre mains. Quatre fois quelqu’un dont le métier est d’écrire, quatre fois quelqu’un qui n’a jamais écrit. Quatre fois une méthode élaborée à deux pour inventer autre chose qu’un écrivain racontant une vie extérieure à lui. Quatre fois le récit d’une sortie de route, d’un pas de côté, d’un point de bascule. Quatre fois la question : qui écrit ? Et pour qui ? Avec des textes de Hamid Ammari & Frédéric Ciriez, Pascal Bernard & Nicolas Bouyssi, Paulo le Yougo & Thierry Pelletier, Fatima Najnaou & Jean-Luc Raharimanana. Hamid Ammari est un ancien braqueur reconverti dans l’ameublement. Frédéric Ciriez a publié quatre romans aux éditions Verticales. Pascal Bernard est gaveur d’oies. Nicolas Bouyssi a écrit 1 scénario et 11 romans aux éditions P.O.L. Paulo le Yougo a travaillé dans une usine de papiers peints et comme dealer à Paris. Thierry Pelletier a publié « La Petite Maison dans la zermi » chez Libertalia. Fatima Najnaou est analphabète. Jean-Luc Raharimanana a notamment publié « Revenir » (Payot/Rivages, 2018).
Rue des paquerettes
— Venez voir ! hurle mon père, à peine rentré du travail.

Nous l’entourons. Il a les yeux rouges, ses mains jointes tremblent. Ma mère arrive en s’essuyant sur un torchon. Il pose sur la toile cirée un morceau de papier journal enroulé. Comme fou, il n’a même pas pris la peine de se laver les mains.

— J’ai trouvé, j’ai trouvé !

Il défroisse délicatement le morceau de papier dont l’encre a bavé, en tremblant.

— Regardez !

Il ouvre ses mains… Une pépite ! Elle étincelle dans le reflet de nos prunelles d’enfants, clignote dans les yeux de ma mère.

Il est beau, ce rêve. C’est mon plus beau.

Auteur notamment du Thé au harem d’Archi Ahmed (1983), Mehdi Charef, qui a publié trois autres romans et réalisé onze films, retrouve l’écriture après treize ans d’interruption. Rue des Pâquerettes revient sur son arrivée en France en 1962, à 10 ans, dans le bidonville de Nanterre : il y raconte sa difficulté à comprendre son père, qui les a arrachés, lui, sa mère et sa sœur, à leurs montagnes pour les faire venir en France ; l’humiliation, la boue et le froid du bidonville ; mais aussi l’enthousiasme de son instituteur, l’amitié des camarades, la douceur d’Halima ; et sa grand-mère, persuadée que la vie d’un enfant qui pose autant de questions ne pourra être que trop pleine.

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17/05/2019

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