Écrits d’exil
Lorsque Léon Daudet arrive à Bruxelles en juillet 1927 au terme d’une rocambolesque cavale, c’est un homme traqué et meurtri par la perte d’un fils. Mais plutôt que de subir la mélancolie de l’exil et la douleur du deuil, Daudet se donne tout entier à son travail, habité par ses obsessions, ne cédant rien aux modes, tenant parfois sa plume comme une lame bien droite : l’homme, jamais, ne se départit d’une passion intègre pour la littérature. En vingt-neuf mois, pas moins d’une vingtaine de livres voient le jour, dont quatre volumes – La Ronde de nuit, Les Horreurs de la guerre, Melancholia et Les Pèlerins d’Emmaüs – devenus quasiment introuvables. Ecrits d’exil réunit un florilège de ces textes, témoins d’un penseur aussi virtuose dans l’éloge que dans le contredit. Portraits d’auteurs – Rabelais, Nietzsche, Montaigne, Hugo ou Baudelaire -, vastes réflexions politiques sur l’Europe des années 1920, questionnements scientifiques ou littéraires, aphorismes : cet ouvrage aux formes éclatées est à l’image de son fracassant auteur.
Préface de Sébastien Lapaque.
Léon Daudet
Fils d’Alphonse Daudet, Léon Daudet (1867-1942) a marqué la postérité par son esprit vif et son goût prononcé pour la polémique. Celui qui a côtoyé les grands écrivains de son temps – des frères Goncourt à Flaubert, d’Hugo à Zola – et qui a, entre autres, mené Marcel Proust à la consécration, fut médecin, romancier, critique, biographe, journaliste et député. En 2017, Séguier a publié Écrivains et Artistes, une sélection parmi ses portraits critiques des grandes figures de la littérature.
Voilà comment Séguier présente Léon Daudet… sans dire évidemment qu’il fut surtout un nationaliste forcené, tendance royco, xénophobe et antisémite. Ce que doit vouloir dire « goût prononcé pour la polémique »…
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17/03/2019