Le grand art. Moœurs de théâtre, journal d’une actrice
Alexandra David-Néel
Samuel Thevoz (Annotateur),
Jacqueline Ursch (Préfacier)
Editeur : Le Tripode
« En pensant à ces choses il me semble que j’évoque le souvenir d’un rêve ou que je me rappelle le récit des aventures d’une étrangère… Est-ce bien moi qui ai vécu ces heures ? Est-ce moi qui, transie, l’âme vide, suis arrivée, ici, à la nuit tombée, dévisagée narquoisement par les servantes ? Moi qui, deux heures après, étais aux bras de cet homme, inconnu la veille, subissant passivement ses caresses, tellement brisée que, de ma chair, lasse jusqu’à l’anéantissement, ne monta même pas une protestation, un cri de révolte… ».
Se présentant comme le journal d’une actrice, Le Grand Art surprendra les admirateurs d’Alexandra David-Neel par sa sensualité et sa modernité. Achevé en 1902, à une époque où son auteure était encore inconnue mais déjà une femme déterminée de plus de trente ans, ce roman nous fait suivre la vie tourmentée d’une jeune comédienne et chanteuse lyrique, prise au piège entre sa passion pour l’art et la prédation sexuelle des hommes.
Isolée, démunie, elle cherche les ressources pour défendre sa liberté…
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Le manuscrit du Grand Art est conservé à Digne-les-Bains dans la maison d’Alexandra David-Neel, transformée en musée après sa mort.
Il est présenté dans cette édition critique par Jacqueline Ursch, présidente de l’Association Alexandra David-Neel.
L’établissement du texte et de son appareil scientifique (avertissement, notes, choix de documents, postface) a été conçu par Samuel Thévoz. Chercheur notamment spécialisé dans l’histoire de l’orientalisme, le théâtre et l’histoire culturelle de la France au 19e-20e siècle, Samuel Thévoz est un fin connaisseur de la vie et de l’oeuvre d’Alexandra David-Neel. Il est l’auteur de Un horizon infini. Explorateurs et voyageurs français au Tibet (1846-1912) (Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne).
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24/11/2018