Esthétique de la langue française
La première édition de l’Esthétique de la langue française a paru au Mercure de France en 1899. Ce recueil, réédité de nombreuses fois jusqu’en 1955, comprenait six études : Esthétique de la langue française, La Déformation, La Métaphore, Le Vers libre, Le Vers populaire, Le Cliché.
Nous n’avons repris dans cette nouvelle édition que le premier texte dont le propos se distingue très nettement de celui, plus délimité, des autres études.
Dans cet essai, fondamental, Rémy de Gourmont dégage les conditions auxquelles doit répondre le français, et plus généralement toute langue, pour être, non pas un simple fichier où puiser des informations, interchangeables et inanimées, mais un organisme vivant : un système logique adéquat à l’intérieur duquel on peut, puisqu’il parle réellement, parler et réfléchir.
Ce texte est suivi d’une courte satire, Monsieur Croquant, parue à titre posthume, en 1918, puis en 1921, et qui n’avait jamais été rééditée depuis. L’auteur y représente, tel un Tribulat Bonhomet, un Bouvard ou un Pécuchet, le destinataire de l’Esthétique, le bourgeois dévastateur de l’ancienne langue et promoteur d’un nouveau jargon technique et commercial.
Éditions Ivréa / Champs libres
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21/06/2018