Portée politique et expérience esthétique
Portée politique et expérience esthétique
Au cinéma Nova à Bruxelles !
Le documentaire contemporain tend à se polariser en un cinéma d’engagement social où tout est message et un cinéma d’art aux belles images contemplatives, devenu muet devant un monde indéchiffrable. La séance Censure, forme et politique se propose de nous déplacer dans l’espace et le temps pour constater la possibilité d’un cinéma formaliste qui prend une position critique, en alliant donc fond et forme. Celle-ci n’est pas le simple habillage d’un contenu prédéterminé, le fond n’est pas le gage de sérieux qui légitime l’épanchement du moi : il s’agit de réinventer par le même geste et avec la même nécessité un contexte social et un regard sur le monde. (Dario Marchiori)
La seconde séance (Scenes for a Revolution) introduit le travail de Marc Karlin, dont l’activisme politique a pris la forme d’une approche radicale de l’esthétique documentaire et d’une tentative constante de construire une culture cinématographique alternative qui puisse s’opposer au système médiatique. (…) Karlin considère le cinéma comme un miroir du processus révolutionnaire : l’esthétique doit être aussi radicale que la politique. (Federico Rossin)
Séances programmées en collaboration avec Federico Rossin et Dario Marchiori dans le cadre de la recherche « Les formes du documentaire – Portée politique et expérience esthétique » de Khristine Gillard – avec le soutien de Art/Recherche et de l’ERG.
Des films de l’Est européen à l’expérimentation formelle poussée mais censurés pour des raisons strictement politiques. Des œuvres que l’outrage – politique et esthétique – habite et traverse de part en part.
La Mine [Kopalnia]
Natalia Brzozowska, 1947, PL, video, , 10′
Malgré un montage proche du cinéma russe, cette esthétique expressionniste à l’allemande et ce portrait tragique de l’industrialisation n’ont pas plu au Parti Communiste qui pariait sur le réalisme socialiste.
Ne peure pas [Nie płacz]
Grzegorz Królikiewicz, 1972, video, muet, pl , 9′
Un groupe d’amis font leurs adieux avant de partir à l’armée. Exaltation, rébellion, nostalgie. Les derniers moments de liberté.
L’histoire de l’homme qui a assuré 552% de son quota [Opowiesc o czlowieku, który wykonal 552% normy]
Wojciech Wiszniewski, 1973, PL, video, vo st ang, 25′
L’histoire d’un mineur, leader controversé du travail socialiste (40-50s), déterminé à défendre sa légende.
Femmes au travail [Kobiety pracujące]
Piotr Szulkin, 1978, PL, video, muet, , 6′
Tourné au rythme de 16 images par seconde, ce film induit une impression de distorsion de la réalité. Jugé comme une offense aux travailleurs socialistes.
Exercices d’atelier [Ćwiczenia warsztatowe]
Marcel Łoziński, 1986, PL, vo st ang, 12′
Que pensez-vous de la jeunesse polonaise ? Un micro-trottoir avec une question apparemment innocente. A propos de l’opinion publique et de la manipulation par les médias.
La séance sera suivie d’une discussion avec Dario Marchiori (Histoire des formes filmiques – Lyon 2. Directeur de la plateforme Diffractions cinématographiques)
Avec le soutien de l’Institut Polonais.
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1/12/2017