Un jeune homme éventré
1983 : Fanxoa, futur chanteur et co-fondateur de Bérurier Noir, est encore étudiant aux Beaux-Arts de Paris. L’époque est sombre, le tableau écarlate, la mort rôde. Fortement marqué par le cinéma japonais d’avant-garde ou de la nouvelle vague, il rédige 24 histoires courtes toutes en tension, pulsions et cruauté. On retrouve au fil des pages quelques influences majeures de la culture de la fin des années 70 : Cavani, Fassbinder, Kubrick, Mishima, Pasolini, Visconti… Influence samouraï et soldatesque érotisée mais aussi manifeste nihiliste, gestuelle autodestructrice, le petit « théâtre de force » prend forme dans le fantasme d’un suicide psychologique et d’une renaissance.
Sur le plan pictural, ce brûlot de sous-culture punk n’est pas sans rappeler les belles heures de Bazooka. 37 illustrations, réalisées entre 1979 et 1984, nous exposent corps, carcasses, chairs à vif, sensualité, « éros + massacre », à la manière d’un Yoshida.
» Les textes de Fanxoa ont le goût de la nuit noire – une nuit qu’aucun premier rayon ne vient dissiper – étonnée de sa propre noirceur »
V. Despentes
Un jeune homme éventré est une traversée crue et vacillante dans un néant sublimé et nous plonge dans la genèse psychologique d’un des principaux groupes de la scène punk alternative Française.
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16/09/2017