Signé Fornax
L’inspecteur Fornax au pays du bizarre
Cinq enquêtes où le fantastique côtoie l’érudition : pourquoi a-t-on siphonné les trois cents litres d’encre prévus pour l’impression du futur Goncourt?
Qui a tué Claudius Garamond, le célèbre fondeur de caractères, et qu’en est-il des « arabes du Roi » disparus? Quelle idée d’organiser des concerts sur des parois ou des sommets inaccessibles, surtout quand les interprètes meurent les uns après les autres ! Qui sont les Aleximores, ces mystérieux repriseurs de la trame temporelle? Et pourquoi Fornax se mettrait-il à trucider des libraires en série, en signant ses crimes avec le sang de ses victimes?
Préface et postface par Christian Laucou, expert fornaxien!
Extrait
Les deux frères Garamon(d)t, que l’on garantit vrais jumeaux, se ressemblent comme deux gouttes d’eau-de-vie sur la cravate d’un festif en fin de banquet.
Et encore, se dit Fornax, l’analogie est-elle bancale: l’un est rond du bide, rond de la bouille et rond des yeux qu’il a grands ouverts; l’autre est maigre de la panse, émacié du visage et tout anguleux du regard; de plus, le premier est mort, le second vivant. Ce qui fait pas mal de différences pour des jumeaux certifiés.
Le grand maigre et vivant se tient cassé sur une chaise. L’autre a la bouche pleine de plomb, ce qui l’empêche de vaticiner, le mort.
– Pas du plomb, précise le Garamont vivant. De l’alliage typographique. 70% de plomb, 25% d’antimoine et 5% d’étain.
C’est ainsi que Fornax découvre le noble métier de fondeur de caractères, que l’on pratique dans la famille depuis la Renaissance, à la suite du fondateur de la dynastie qui fut un célèbre graveur de poinçons. Fornax en apprend beaucoup en peu de temps. Le Garamont maigre, ayant la fibre didactique et le malheur bavard, fait visiter l’atelier à l’inspecteur : les poinçons, dans du papier huilé, à l’abri de la rouille; les matrices qui recevront l’alliage en fusion; les casses, où seront rangés les caractères – «les petits clous», comme disent les typographes.
Et tout cela dans un état de propreté digne d’une salle d’opérations.
Ils en disent du bien
« Avec l’aide d’acolytes anarchistes des métiers du livre – comme il se doit -, le détective Fornax enquête chez les buveurs d’encre, chez les musiciens ambitieux et chez les fabricants de poinçons qui tous, peu ou prou, en arrivent à mourir de mort violente. C’est la loi du genre.
Le grand charme de ce livre au tempo enlevé est qu’il entreprend des expéditions dans l’histoire du livre. On y côtoie Poliphile et son songe, les jouets Kinder et les Arabes du roi, la Champagne et d’étranges Sept Chrysalides, toutes incursions dans l’étrange et le curieux qui apportent l’air de rien des informations précieuses sur le Livre. »
Le préfet maritime, L’Alamblog
Pour en savoir plus sur Fornax: http://www.fornax.fr/
Éditions Sous la cape
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5/07/2017