Lettre troublée de Léon Bloy à Georges Khnopff
Cher ami,
Je ne suis pas malade, en effet, mais triste, profondément, et quelque peu affolé. Ma nouvelle situation au Gil Blas est plus que difficile et je ne parviens à m’y maintenir que par un continuel miracle.
J’aurais dû vous écrire et j’ai plusieurs fois décidé de le faire. J’ai dû y renoncer chaque jour pour courir au feu sur divers points menacés. Cette vie peu faite pour moi me serre le cœur et me désole.
Mais je vous estime et vous aime profondement, je vous assure, et je vous le dis du plus intime de mon âme. Seulement, je vous en conjure, ne m’envoyez jamais de « baisers ». Il y en avait un dans votre lettre datée, je crois, de Novembre, qui m’a fort troublé.
Votre dévoué
LÉON BLOY
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5/05/2017