On n’est pas sérieux
Le 03 mars dernier nous étions au Gibus pour le concert Fantôme des Zabriskie point, à savoir le premier album face A et B joué intégralement et dans l’ordre par Justin(e) & the Attendants avec quelques invités à l’occasion de la sortie vinyle du disque. On en a évidemment profité pour écouler quelques Punks à singe et on remercie Manu et Zone Onze records pour l’accueil et l’initiative tout comme on salue les Death or Glory. Le lendemain, c’était la même à domicile, à Nantes donc, mais sans nous. Faut pas déconner non plus.
Puisqu’on parle de Punk à Singe, notre ami Daniel Chéribibi a eu la bonne idée quant à lui d’organiser un petit concert de The Outcasts (les parias de Belfast) dans sa banlieue rouge, à Ivry et en invitant François Bégaudeau à remettre le couvert autour de l’émancipation punk en faisant une nouvelle conférence à 17h00, en préambule du concert à la médiathèque de la ville, en cheville avec la sympathique librairie SCOP Envie de lire. Ça se passera samedi prochain, le 18 mars. Nous n’y serons pas et on le regrette.
Allez, un petit tour en Lorraine et plus exactement à Saint-Dié-Des-Vosges. Nous vous parlions de leur excellente démo de blackened crust dans le dernier numéro d’Amer, revue finissante, et bien Affres vient de sortir leur album (vinyle + cd) chez Déviance, Bez-AK47 Records, Tanker Records, Crustatombe Records, Blackout Brigade et Deaf Death Husky Records. Et ce premier album est dans la droite lignée de leurs morceaux précédents : sombre à souhait et qui tire parfois sur le Black métal avec chant crié hurlé en français et une chouette pochette de Simon Cold mind : http://coldmindart.blogspot.fr/. Brouillard est l’album parfait pour les nostalgiques de la grisaille lorsque les beaux jours reviennent.
https://affres.bandcamp.com
Si vous kiffez le D-Beat, le bingo, le métal et le karaoké, loupez pas Bam dans ton tram… à Liège le 8 avril prochain. l’occasion de voir et d’entendre Affres en concert.
Et pis tant qu’on est dans le rayon esgourdes, mais parce qu’on est censé causer bouquin aussi, on vous conseille la lecture de Complaintes et ballades des faubourgs au temps des apaches et des gigolettes d’Emile Chautard
qui vient de paraître chez les aminches de l’Insomiaque avec en prime un CD qui compile 17 morceaux des bas fonds des temps jadis revisités par des groupes du temps présents.
Emile Chautard, ouvrier typographe et grand connaisseur des bistrots, nous guide en chanson dans le Paris de la dèche et de la pègre, entre la guerre de 1870 et celle de 1914-1918. Les goualantes qu’il a recueillies au cours de ses périgrinations dans les faubourgs furent écrites comme elles furent chantées, non par des artistes en vogue mais par des marlous et des gisquettes. La grande richesse des pauvres d’alors c’était une jactance empruntant beaucoup à l’argot, affiné dans les prisons et les bataillons disciplinaires. Comme l’a dit Céline : « C’est la haine qui fait l’argot. » On verra dans ces pages que l’argot c’est aussi le désir qui se dévoile, c’est aussi la verve, la trouvaille poétique et l’esprit libre. Dans les zones ténébreuses de la Ville Lumière, dans les hideux taudis de la Belle Epoque, nombre de pauvres n’obéissaient pour survivre qu’à leurs propres lois et leurs propres morales. Le dégoût de l’usine incitait les filles d’ouvriers à se vendre sur les trottoirs et dans les bouges. Voyous dandys, les apaches paradaient en bande sur les boulevards. Le crime exerçait une trouble fascination sur la société – partout l’on recrutait des policiers, partout l’on bâtissait des prisons. Voilà ce que narre sans artifice ces goualantes qui sont autant de témoignages pour servir à l’histoire des classes dangeureuses.
Bon, allez, on finit sur la petite reprise de PKRK qui reste dans la tête comme un poème de Rimbaud et on vous souhaite une belle nuit…
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16/03/2017