Littérature en route, c’est quoi ?
Tout au long du mois de novembre, Littérature en route invite les curieuses et les curieux à écouter des auteur.e.s en chair et en os lire des textes qu’ils ont écrits ou qu’ils sont en train d’écrire et qu’ils ont envie de partager à voix haute. Chaque lecture sera suivie d’une rencontre autour d’un verre afin d’en apprendre
un peu plus sur la fabrication de leurs textes.

Mais en fait, qui sont ces auteur.e.s ?

par Bruno Catty

Noémi Lefebvre a publié trois romans aux éditions Verticales : L’autoportrait bleu, L’état des sentiments à l’âge adulte et L’enfance politique. L’écriture de ces 3 textes, bien qu’extrêmement différents, met en branle des associations, un mouvement, qui rendent évidentes les imbrications qui existent entre l’organisation sociale et la vie intime.

Antoine Mouton a publié, depuis 2004, quatre livres (nouvelles et poèmes) dont Les chevals morts et Au Nord tes parents, Prix des apprentis et lycéens de la région PACA. Son premier roman, arrivé par la poste aux éditions Bourgois, s’intitule Le metteur en scène polonais. Il s’agit d’un texte sur le monde du théâtre, ses règles du jeu et la folie dans laquelle elles peuvent faire basculer la vie.

par Guillermo Rojas

Benoît Toqué est doctorant en littérature contemporaine à l’université de Paris 8. Il lit et performe des textes, qu’on peut écouter sur youtube, dans des galeries, des cafés, des festivals, des caves. Il a également publié dans la revue Jef Klak et devrait prochainement publier un roman drôle et paranoïaque intitulé Habiter outre, qui raconte le quotidien, extérieur et intérieur, d’une personne dans une chambre de bonne parisienne très exiguë…

« J’ai quitté des types avant lui et j’ai été quittée, parfois c’est facile parce que même le souvenir des sentiments ne réveille plus les sentiments, alors on a rien perdu de soi-même dans l’indifférence réciproque, d’autres fois c’est difficile à cause des sentiments qui traînent avec tout ce qu’on a mis de soi-même, tant de soi-même qu’il n’en reste plus pour soi, alors il faut dire que c’est un salaud qu’on peut plus voir pour arrêter d’être soi à travers celui qui sait tout de soi, parce que le type sait tout mais ne sait rien du tout au fond. Il faut bien repartir de ce rien qui fait soi. »

« Cette pièce le rendait fou. Il s’était excusé de son comportement auprès de chacune des personnes concernées, des personnes qu’il avait heurtées, blessées, humiliées, et même – oui, il s’en rendait compte à présent, il pouvait se l’avouer – manipulées, et il lui était arrivé de s’excuser à deux voire trois reprises auprès de ces personnes, mais cela n’avait rien changé : le metteur en scène polonais était en train de devenir fou. »

Habiter outre Benoît Toqué
« Il est plus intéressant de se caler devant la fenêtre et de regarder
la lumière tournante de la tour Eiffel faire des cercles dedans les nuages.
Accélérer puis décélérer puis. Suivant la perspective, la profondeur
de champ. Et suivant les nuages. Apparaître puis disparaître puis.
Réapparaître par phases, jouer au stroboscope. Dans les nuages.
Vue d’ici du sixième étage. Un bel effet. Une belle alliance dela
technique et de la nature, de l’électrique et du météorologique.
Vraiment. Chapeau l’artiste. Vraiment, j’adore. Ça me fascine.
Lumineux / nuageux : superbe dispositif. »

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