Barricades, émeutes, torrent
« Rien n’est plus extraordinaire que le premier fourmillement d’une émeute. Tout éclate partout à la fois. Le premier venu s’empare d’un courant de la foule et le mène où il veut ». Ainsi Victor Hugo décrivait-il la « sublime tempête » de l’émeute, posant la question des rapports entre politique et poésie. Plutôt que d’esthétiser la politique, Georges Didi- Huberman défend l’idée d’une politisation de la poésie, d’un lyrisme capable d’inventer « une beauté du peuple dans laquelle les peuples, à un moment, décideront ou pas de se reconnaître ». Comment saisir la réalité concrète d’un peuple, réalité toujours en acte et en mouvement ? Quelles images en sont au plus près ? Qu’est-ce qui fait se lever un corps ? Comment comprendre les élans des foules agissantes, les gestes d’un corps social, dont l’individuation fait problème, à l’image d’un torrent ? Dans une conférence inédite, Georges Didi-Huberman nous fait partager ses réflexions actuelles sur les peuples, au prisme de leurs soulèvements, des barricades, d’une dialectique de l’envol insurrectionnel et de l’écroulement.
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10/11/2016