Cuisines cannibales (Tête de patron dans la purée )
Le septième numéro de la revue finissante Amer est consacrée à la bouffe. Au menu, cuisine végétale, mélinite, respirianisme, recette de cookies, urophilie, pain de nuttolène, salade, cuisine anglaise, frites, dansak, ténia, cuisine coréenne, rôti-cochon, tofu, et cannibalisme en temps de guerre. Pour prolonger, voici deux ouvrages de cannibalisme en temps de paix – ou presque.
43 recettes de cuisine cannibale !
En ces temps de haro sur la viande, la gastronomie française se devait de réagir en défendant le mets le plus goûteux pour cet admirable prédateur qu’est l’homme : lui-même. Mais de quelle manière le cuisiner avec art ? Mâle ou femelle, jeune ou vieux, inconnu ou familier, chacun demande un soin particulier, sans parler du choix des morceaux…
De la « Tête de patron dans la purée » à la « Maman aux roses blanches », en passant par le « Pâté de campagnard » et la « Soupe aux fous », vous saurez désormais grâce à ce livre de recettes très originales comment mieux accommoder, servir et apprécier votre prochain.
Dédiée au précurseur Jonathan Swift, La Cuisine cannibale lève avec humour le dernier grand tabou culinaire, ce qui ne manquera pas de réjouir (outre les zombies) tous les vrais gourmets.
Roland Topor (1938-1997). Dessinateur, peintre, écrivain, dramaturge, poète, humoriste, chansonnier, cinéaste, acteur, photographe, etc. Remarqué pour ses étranges dessins au graphisme original (dans Arts, Bizarre, Hara-Kiri…), il reçoit le prix de l’Humour noir dès 1961. Son premier roman, Le Locataire chimérique, sera adapté au cinéma par Roman Polanski ; il écrira aussi des recueils de nouvelles, des pièces de théâtre et des livres concepts. Du film d’animation La Planète sauvage (avec René Laloux, prix spécial du Jury à Cannes en 1973) à l’étonnant Marquis (avec Henri Xhonneux) en passant par les émissions télévisées Palace et Téléchat, il marquera de son empreinte le cinéma et l’audiovisuel. Certaines de ses images ont fait le tour du monde. Tout son univers reste marqué du sceau d’un humour noir féroce. Il n’est jamais devenu un vieux con.
« De son vivant, Topor vendait peu de tableaux, en donnait beaucoup, ses livres faisaient des bides, ses pièces des scandales, ses films faisaient hurler les critiques, et tout cela le rendait hilare : qu’est-ce que vos parents ont été cons ! Dépêchez-vous de (re)découvrir ou même relire tout simplement ces petits bijoux d’un des génies du XXe siècle. Avant que trente crétins, par leur silence, ne nous l’enterrent pour de bon. » (Yves Frémion, Fluide glacial)
une recette :
Embrassez maman sur les deux joues puis coupez-la en deux ; jetez dessus de l’eau bouillante ; ôtez la tête qui sourit avec bonté – elle vous couperait l’appétit –, la colonne vertébrale et tous les os qui peuvent être ôtés. Préparez des pommes de terre cuites à l’eau que vous couperez en ronds et que vous mettrez en salade. Mélangez des petits bouts de maman à la salade, et arrosez d’huile d’olive au moment de servir. Vous n’oublierez pas de glisser quelques roses blanches sous le plat : elles protégeront la nappe, et puis maman les aimait tant…
L’éditeur présente :
Que diriez-vous d’un jarret de vieux, d’un politicien aux champignons ou encore d’une belle empotée de Bretonne ? Rassurez-vous, si certaines des recettes décrites dans cet ouvrage vous paraîtront peut-être choquantes, déroutantes ou même dégoûtantes, d’alléchantes solutions de rechange vous seront toujours proposées !
Et, comme nous le signale l’auteur « Rappelez-vous ce que proclament les Evangiles : Aimez-vous les uns les autres ! Mais c’est comme pour tout : avec modération. »
Un VRAI livre de cuisine donc, mais… déroutant, perturbant, décalé et… toujours très drôle !
à déguster avec une bonne dose d’humour et de dérision.
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22/10/2016