Henri Cler !!!!
Il y a un peu plus d’un siècle…
Le 21 juin 1910, mort d’Henri CLER dit Biffin à l’hôpital St-Antoine à Paris.
Militant anarchiste, il a été assassiné par les condés.
Il est né le 21 septembre 1862, dans le quartier ouvrier du faubourg St-Antoine à Paris. Ouvrier ébéniste dans l’ameublement, il se marie avec Rose Buchfinck une giletière, avec qui il aura deux fils (nés en 1887 et 1890). Militant anarchiste, il se présente en septembre 1889 aux élections législatives comme candidat anarchiste abstentionniste, il n’obtient (logiquement) aucun suffrage. C’était il y a un siècle…
En avril 1891, il tente de créer un atelier coopératif avec une dizaine de compagnons. Le local qu’il loue à son nom pour l’occasion servira aussi un temps de bureau de rédaction au joirnal « Le Père Peinard », mais faute de moyen suffisant pour payer le terme, il opérera avec une trentaine de compagnons un déménagement mouvementé « à la cloche de bois » ; la concierge « malmenée », nous disent les journaux anars de l’époque, déposera une plainte contre lui.
Après le vote des premières lois scélérates, Cler, fiché militant anarchiste, est arrêté en avril 1894. Relâché le 8 mai 1894, il est à nouveau arrêté début juillet, mais obtient finalement un non-lieu le 14 juin 1895.
En juin 1898, il devient le gérant de la deuxième série du journal de la corporation des ouvriers de l’ameublement du faubourg St-Antoine « Le Pot à colle », ce qui lui vaudra d’être poursuivi par la justice le 25 octobre 1899 et le 2 février 1900 et d’être condamné à trois mois de prison pour injures et diffamation envers un patron de l’ameublement.
En 1907, Henri Cler est radié de la liste des anarchistes à surveiller, mais il n’en poursuit pas moins un militantisme syndical. Au début du mois de mai 1910, une grève éclate chez un fabricant de meubles du faubourg, pour exiger le départ d’un contremaître honni. Le 13 juin 1910, Henri Cler qui soutient activement les grévistes, est mêlé aux rixes avec les flics, il reçoit alors de violents coups sur la tête. Nous pensons évidemment à la manifestation nationale contre la loi Travail, le 14 juin dernier, et à la sévère répression qui a fait des centaines de blessé.es chez les manifestants. Transporté à l’hôpital Saint-Antoine, Henri y décédera le 21 juin. C’était il y a un siècle.
A l’annonce de sa mort l’agitation sociale est à son comble, toutes les sections syndicales qui dénoncent cet assassinat appellent à participer aux obsèques.
Le dimanche 26 juin, lors de ses obsèques un cortège partant du faubourg se met en branle, composé de plusieurs dizaines de milliers de personnes parmi lesquelles flottent les bannières des fédérations, des drapeaux rouges et des noirs. Il doit rejoindre le cimetière de Pantin mais tout le long du trajet des policiers sont pris à partie, l’un d’eux sera même poignardé et des coups de feu tirés. La sortie du cimetière se termine en véritable émeute, quarante et un policiers sont plus ou moins sérieusement blessés et une centaine de manifestants reçoivent des coups de sabres ou sont piétinés par les chevaux des cuirassiers.
Treize manifestants seront arrêtés et cinq feront l’objet de condamnations dont Edouard Ricordeau du syndicat des terrassiers.
C’était il y a un siècle !
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21/06/2016