Les âmes d'Atala

En mai 2008 reparaissait chez Tristam, Le tutu, « Le roman le plus mystérieux du 19e siècle. » par Princesse Sapho. Vous pouviez d’ailleurs trouver un extrait dans Amer, revue finissante. En complément de cette édition définitive du Tutu, la seconde partie du volume comprenait, outre une postface inédite de Julián Ríos et la reprise du texte fondateur de Pascal Pia, une enquête détaillée et illustrée sur le destin rocambolesque de ce roman hors normes, due au spécialiste de Rimbaud et de Lautréamont, l’ami Jean-Jacques Lefrère qui nous a quitté il y a peu. Imprimé en 1891 par Léon Genonceaux (alors éditeur de Rimbaud et de Lautréamont justement), découvert par Pascal Pia qui en révéla l’existence dans un article de la Quinzaine Littéraire en 1966 : Le Tutu n’a été rendu public qu’en 1991, par les Éditions Tristram, provoquant émoi et sidération chez nombre de critiques et lecteurs. Si l’absence d’un auteur clairement identifié et la surprenante modernité de l’écriture — qui annonce Jarry, Queneau, le Surréalisme — ont pu faire soupçonner à certains une supercherie, l’authenticité de ce chef-d’œuvre est aujourd’hui établie de façon irréfutable. Tous les personnages du Tutu sont des excentriques, des extravagants, voire des monstres — au sens propre du mot. Le premier d’entre eux, Mauri de Noirof, épouse une riche héritière obèse et portée sur la boisson, engrosse une femme à deux têtes qui s’exhibait dans les cirques, devient député, ministre de la Justice, et se livre en compagnie de sa mère à des orgies de débris anatomiques. Vous comprendrez notre intérêt, et notre contentement de voir réédité la bête seule dans la collection souple de chez Tristam…

Le Tutu, Princesse Sapho, Tristram souple, 241 pages, 9 balles 95 (4,12 centimes la page) précise le conspirationniste François Perrin.

A noter la mise en scène du fameux texte par Eric Sanjou au début de l’année…