La publicité, art du XXe siècle
Louis Cheronnet
ÉditionsLa Bibliothèque, édité par Éric Dussert
Qu’est-il besoin de faire de la réclame à la publicité… c’est ce que fît pourtant très habilement Louis Chéronnet qui admirait cette manière de redoubler le monde, de l’embellir et le vendre. Art, avouons-le, qui « fit littéralement vibrer les rues dans les années 20 ».
Vers 1927, au moment où la publicité prend son essor, Louis Chéronnet, historien d’art, est un des premiers à écrire sur elle. Art nouveau, bluff généralisé. Elle est bel et bien là et ce n’est plus la larve ou la chrysalide du début du siècle. Les affiches, les murs, les journaux, les colonnes Morris. Les textes de Chéronnet témoignent à la fois de cet essor et constitue une archéologie de la publicité. Elle s’appelait aussi « réclame », nom beaucoup plus explicite en sa demande sans fard. À le lire on comprend les dadaïstes et leur préoccupation typographique, l’Aragon du Paysan de Paris et certains tracts surréalistes, le cubisme et ses gros titres de journaux sur le billard, bref, cette passionnante et louche familiarité que la promotion de la production industrielle qui trompette dans la rue entretient avec le domaine de l’art. Ces textes qui datent pour la plupart du premier tiers du siècle dernier sont un précieux témoignage sur ce qui depuis a beaucoup progressé en qualité invasive et qui pénètre, qu’on le veuille ou non nos, consciences et notre quotidien : la publicité. Comme le dit Jules Romain : « L’essentiel, c’est la réclame, le bluff. »
Louis Chéronnet, (1899-1950) rédacteur de L’Art vivant, personnalité curieuse, critique d’art, s’intéressa aussi bien à la Tour Eiffel qu’à la photographie, au train, à Paris, ou à la réclame. Capable d’écrire dans une prose ciselée ou de faire preuve d’une efficacité laconique.
Eric Dussert, auteur, alamblogueur, spécialiste de textes oubliés de 1860 à 1930, n’aime pas le silence sur ses objets de prédilection. On le sait. Qui mieux que lui pour parler de cet objet étrange, ragoûtant et peu ragoûtant, protéiforme : la publicité.
Laisser un commentaire
16/10/2015