Hassan Fotografie
Photographies argentiques de Hassan J. Richter.
Les photos datent toutes des années 2007 à 2013.
Les lieux que je photographie m’attirent comme par magie. Chaque visite est une exploration du passé. Je sens l’esprit qui anime ces lieux où, il y a quelques années seulement, se passaient tant de choses. On y vivait, on y travaillait, on y pleurait et riait. Beaucoup de gens y ont passé ensemble une grande partie de leur vie. J’essaye de m’imaginer comment ça se passait, quel y était leur quotidien. Les vieux bâtiments sont les gardiens de leur histoire.
Dès 1990, la « Treuhandgesellschaft », la société chargée après la réunification de liquider et privatiser le patrimoine de la RDA, a systématiquement démantelé l’industrie est-allemande. Dès lors, des aventuriers se sont jetés comme des rapaces sur l’Allemagne de l’Est, qui n’était plus viable économiquement depuis l’union monétaire. De nombreuses entreprises de l’Ouest ont ainsi acheté leur concurrence pour un Mark symbolique. Elles recevaient des financements publics en échange du maintien du lieu de production. Et puis les machines étaient vendues… et on connaît la suite.
La population est-allemande a du jour au lendemain été congédiée et lâchée dans le capitalisme. Elle ne possédait rien, puisqu’elle avait été expropriée par la Treuhandgesellschaft. Théoriquement, tout citoyen de la RDA détenait une part des entreprises et des innombrables coopératives du pays. Au moment de la chute du Mur, il y avait 4,1 millions de personnes qui travaillaient dans des entreprises collectivisées. Il n’était pas possible d’accumuler beaucoup de richesse en RDA. La plus-value produite était propriété de l’État, et donc de ses citoyens.
Au résultat, cette annexion a fini par créer une colonie, dans laquelle non seulement aucune création de richesse n’est possible, mais qui, au contraire, est dépendante de l’économie de services venant de l’Ouest.
Aujourd’hui, les témoignages de notre histoire sont en train de tomber en ruine. La mémoire de ce dur, long et monotone labeur dans ces usines doit tomber dans l’oubli le plus vite possible.
Ce sont des réflexions de ce genre qui me reviennent toujours à l’esprit lors de mes pérégrinations dans des endroits laissés à l’abandon. Il n’y a de toute évidence aucune volonté politique de gérer ces lieux avec respect.
Tant que nous n’arriverons pas à appréhender ces lieux, nous errerons sur un Vaisseau des morts, comme B. Traven dans son roman. Les rares jeunes gens continueront à quitter leur terre d’origine, et beaucoup de ces lieux auront cessé d’exister dans quelques décennies.
Où se cachent les lieux photographiés?
Je refuse volontairement de donner les adresses de ces lieux. Ce sont des espaces libres, dans lesquels il est encore possible de tenter des choses, dans lesquels quelque chose de nouveau peut encore éclore. S’ils devenaient trop connus, des gens aux intérêts divers – des marchands de ferraille aux groupes de touristes – s’y retrouveraient. Or à mon avis, beaucoup de gens n’agissent pas de manière responsable avec ces espaces de liberté, et ceux-ci seraient alors condamnés à disparaître rapidement. D’autres capitalisent sur ce genre d’espaces d’une manière qui contredit le caractère profond des lieux. Pour visiter certaines ruines, il est ainsi demandé d’acquitter un droit d’entrée. Dans l’intérêt des lieux que je photographie, il est préférable qu’ils ne figurent pas dans les guides de voyage. Ils dévoilent leurs charmes et leur magie pour peu qu’on se donne la peine de les chercher et de les découvrir. Celui qui s’intéresse à l’histoire de ce genre de lieux les trouvera.
En général, je me rends plusieurs fois dans ces lieux, parce qu’ils se dévoilent à chaque fois sous une autre lumière. Les photos sont réalisées avec un appareil photographique argentique de moyen format ou une chambre photographique de grand format (10 x 13 cm). La base des couleurs intensives est rendue par l’utilisation de pellicules Kodak Ektar.
Je travaille en argentique, parce que cela me permet de faire de grands tirages de qualité, mais surtout parce que cette manière de photographier nécessite une autre approche du travail. Je prends mon temps et je travaille dans le calme.
• Winter Salon International Contemporary Art, Strasbourg 2015
Pavillon Joséphine
Avenue de l’Europe
67000 Strasbourg
France
12.11.2015 6.30 pm – 10.00 pm
13.11.2015 12.30 pm – 8.00 pm
14.11.2015 12.30 pm – 10.00 pm
15.11.2015 10.30 am – 6.00 pm
Vernissage: 12. November 2015 de 18.00 pm 10.00 pm
• Galerie Böhner
Besselstrasse 20 – 22
68219 Mannheim
30.10.2015 – 30.03.2016
Öffnungszeiten:
Di – Fr: 15 – 19 Uhr
Sa: 11 – 15 Uhr
Vernissage: 30. Oktober 2015, 19.00 Uhr
http://galerie-boehner.de/
• ART INTERNATIONAL ZURICH 2015
17. CONTEMPORARY ART FAIR
Kongresshaus Zürich
16. / 17. / 18. Oktober 2015
11 bis 20 Uhr
Vernissage: 15. Oktober 2015, 18 – 22 Uhr
http://art-zurich.com/de/
• Art Kreuzberg 2015
Lekkerurlaub
Graefestr.89
10967 Berlin
Sa. 12.09.2015, 17 – 21 Uhr
So. 13.09.2015, 13 – 20 Uhr
http://artkreuzberg.de/
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10/09/2015