Les arts de Mars
En tant que dieu de la guerre, Mars est la personnification de toutes les activités physiques où peuvent s’opposer deux ou plusieurs protagonistes. Ces manifestations qu’elles soient ludiques, sportives, artistiques ou aussi sérieuses que la guerre, ont conduit certains individus à produire des documents iconographiques et textuels révélant en parti leurs pratiques, leurs techniques et les objectifs à atteindre. La codification de ces savoirs gestuels remonte très souvent en Europe à la fin du Moyen Âge, pérennisée par le développement de l’imprimerie. Ainsi, les iconographies, les livres de combat et autres traités d’escrime, de lutte, ou encore d’équitation, forment d’importants corpus à la disposition des historiens. Toutefois, pour les périodes antérieures comme celle de l’Antiquité, les armes, les céramiques, les mosaïques et d’autres sources archéologiques (ou textuelles) nous informent aussi sur certaines pratiques « martiales » et les gestes qui y sont associés.
L’expérimentation gestuelle est en quelque sorte une branche de l’archéologie expérimentale qui ne se focalise non plus sur l’objet en lui-même mais davantage sur le geste, le mouvement et la dynamique (d’ailleurs comme en lutte ou en manœuvre militaire l’objet n’est pas toujours présent). L’expérimentation en tant que méthodologie à caractère scientifique, doublée de l’expérience – ce savoir-être et savoir-faire issue de l’empirisme –, a permis depuis une bonne dizaine d’années de faire avancer les recherches dans des domaines aussi variés que la guerre, l’équitation, le combat, la chasse ou d’autres pratiques plus festives comme la joute, les concours de tir ou les carrousels.
L’objet de cette manifestation est de réunir des chercheurs professionnels et amateurs travaillant sur ces questions et ayant notamment une véritable « expérience du terrain ».
Cette rencontre posera plusieurs problématiques :
- En quoi l’expérience et l’expérimentation gestuelle permettent de restituer les gestes anciens et de comprendre leur codification.
- Les différences entre la théorie et la pratique, que ce soit à travers l’étude des sources ou celui de l’expérimentation.
- Comment ces techniques s’inscrivent dans un contexte historique philosophique et moral spécifique. Conduisant à une pratique libre, normalisée ou conventionnelle.
- La relation initiale que pouvait entretenir ces disciplines avec la guerre et les organisations militarisées.
Ce rassemblement fait suite aux manifestations précédentes :
- « Archéologie expérimentale et histoire de la guerre : un état des lieux », tenue à Lille en décembre 2010.
- « Les arts de guerre et de grâce (XIVe – XVIIIe siècles) (http://reght.fr/travaux/motus-images-et-codification-du-mouvement-xive-xviiie-siecles)
De la codification du mouvement à sa restitution : hypothèses, expérimentations et limites », tenue à Lille en mai 2012.
- « L’expérimentation du geste, Méthode d’investigation des arts de grâce et de guerre du Moyen Âge à l’époque moderne », tenue à Genève en octobre 2013
Cette manifestation est ouverte à tous et à toutes.
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16/11/2014