Quoique dans Histoires littéraires n°58
*Quoique*. Quoique, automne 2013, 28 p., 7 €).
Il faut un peu chercher pour découvrir le titre de cette revue pas banale, d’abord par son format (29 x 41 cm), et dont le fort papier (170 gr par m2 est-il précisé dans un encart) a été choisi pour la rendre impossible à plier. La couverture, muette, présente des images : non-figurative pour le premier plat, figurative et prenant place dans une série donnée in-extenso à l’intérieur pour le second plat. Il faut également chercher pour découvrir les noms des auteurs des textes et illustrations. La belle typographie et la mise en page raffinée sont mises au service, dans ce numéro (le deuxième), d’une exploration de thèmes dérangeants, traités de manière approfondie, tantôt par l’essai, tantôt par la fiction ou l’image. C’est pour l’essentiel de mort qu’il est question, dans ses aspects les moins lyriques, les plus matériels, les plus morbides – mais sans jamais perdre de vue la littérature. Le joli nom d’Arthurine Vincent signe ainsi une « pièce en un acte médical », celui de Ian Geay un long texte remarquable, au titre parlant : La chrysalide du cochon. Petit précis d’entomologie forensique à l’usage des parents pour expliquer à leurs enfants ce qu’est la mort et accessoirement la littérature. David Perrache publie une étude à faire froid dans le dos, qui mêle, d’une manière caractéristique de cette nouvelle revue, sur un ton à la fois acide et désinvolte, l’histoire, la culture, l’imaginaire, la littérature et la science : Conservation, cryogénisation, lyophilisation, accélération et réaction de la critique. Le tout agrémenté, si l’on ose dire, d’illustrations peu rassurantes, où se donnent à voir des sortes d’orgies nécrophiliques. Le site de la revue explicite son projet et vaut lui aussi le détour : http://quoique.net.
*Michel Pierssens*
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27/08/2014