Les dikses de noël de René Binamé
*Les disques de Noël*
**René Binamé « */*Les morceaux de Noël*/*//»** – LP Archives de la Zone Mondiale – AZM.LP.012**
*René Binamé **«*/**//*Noël etc. */*»* – Digipack Aredje — arl.032
Les morceaux de Noël que *René Binamé *avait éparpillé de 1991 à 1997 sur toutes une série de disques de Noël dont le mythique 45t de 1991 à la pochette triangulaire. Un survol de différentes époques binamesques.
Avec le cowboy Henk père Lapurge et sa hotte incendiaire en couverture et un cowboy Henk bucheron de réveillon en couverture arrière.
10EUR à la distro aux concerts – 10EUR plus port sur www.aredje.net/distro – aussi disponible chez 72 records à Bruxelles et Taille 33 à LLN
Et quelques réflexions sur le droit d’auteur…
Pourquoi pas toutes les chansons sur le site des Binamé ?
Les reprises ne sont pas disponibles. En effet, pour diffuser un morceau, il faut l’autorisation de son auteur, sauf si la chanson est dans le domaine public (traditionnel, auteur inconnu ou mort depuis plus de x années). Jusque là, ça semble logique.
Le problème est que la plupart des auteurs sont inscrits à une société du genre Sabam ou Sacem à qui ils déléguent la gestion de leur droit d’auteur. Tout se réduit alors à une question de sous. Tu diffuses… tu payes… Quand nous pressons un CD avec des reprises, nous payons… pas parce que nous adhérons à la logique du droit d’auteur mais pour qu’on nous foute la paix. Exactement comme quand nous payons un loyer non par respect de la propriété mais sous la pression de la machine juridico-répressive omniprésente…
Ici, nous avons choisi de ne mettre que nos morceaux… Ceux dont nous faisons ce que nous voulons, sans avoir à demander (payer) la moindre autorisation à quiconque.
Pour que les choses soient encore plus claires, je vais tenter ici d’exposer tout le mal que nous pensons du droit d’auteur.
d’autres textes sur le sujet ici (un article du monde)
et ici (nos aventures avec Multimania)
Depuis que le groupe existe, nous avons réussi à échapper aux pires des pirates de la musique : les sociétés d’auteurs, les labels, les éditeurs… Parfois inconsciemment il faut bien le dire, mais rétrospectivement, nous sommes bien contents d’avoir un jour manqué de motivation à remplir les papiers d’inscription à la Sabam. Il faut dire qu’à l’époque, nous avions pris le temps de nous taper la lecture intégrale des statuts de ladite société des auteurs… personne ne devrait signer une session de la gestion de ses droits d’auteurs sans lire tout ce à quoi ça l’engage… et personne ne devrait signer après l’avoir lu.
Depuis toujours, nous avons essayé de diffuser nos morceaux le plus largement possible, en vendant nos CDs le moins cher possible, en jouant le plus possible dans des endroits, pour des gens voyant dans les concerts autre chose qu’une activité commerciale.
Nous ne voyons donc aucun inconvénient à ce que vous dupliquiez nos disques vous-même. Au contraire, allez y franchement. (mais faites attention aux chansons dont nous ne sommes pas les auteurs… elles ne vous exploseront pas dans les mains, elle n’endommageront ni votre graveur, ni votre lecteur, mais leur duplication est illégale, vous voilà prévenus).
Bien sûr, vous n’aurez pas alors les superbes livrets que l’on s’échine à vous mitonnez, mais vous aurez le bon grain (cherchez bien , il y a dans cette phrase un étonnant jeu de mot d’inspiration biblique). Et encore plus bien sûr, n’allez pas faire à notre place du buziness avec notre musique. Vous avez notre bénédiction pour faire ce que vous voulez de nos chansons (duplication, diffusion, gravure, copie sur cassette, radio-diffusion, reprises et autres joyeusetés) à condition que cela soit exempt de toute arrière-pensée commerciale.
L’industrie du disque craint la musique gratuite, ai-je lu dans un magazine informatique.
Vrai… elle craint effectivement non seulement le piratage de ses cataloques et le manque à gagner qui va avec, mais elle craint aussi la diffusion, totalement légale et tout aussi rogneuse de chiffre d’affaires si elle se répandait, de musique par leur propres auteurs, en dehors des structures de facturation.
Faux… elle ne les craint pas, elle met tout en oeuvre à tous les niveaux pour éviter de perdre ses sources de revenus… bourrage de crânes anti-piratage, sites de vente sécurisée, chasse aux pirates. Quand le téléchargement de musique sera une réalité, il est fort à craindre qu’il soit limité à des échantillons promo et réservé aux détenteurs de carte de crédit.
Le droit d’auteur est le salaire de l’auteur, nous dit la Sabam.
Peut-être, mais c’est surtout le salaire d’une nuée d’intermédiaires pour qui l’auteur n’est que le premier maillon, celui qui extrait la matière première, le mineur de fond de la chanson. Si la chaîne de la diffusion des disques est relativement connue, celle de l’exploitation des droits d’auteurs est plus discrète. Le rôle des labels, des distributeurs, des grossistes et des disquaires est plus visible que celui des éditeurs par exemple.
De plus, qu’essaye-t-on de nous faire croire, qu’oublier de payer une redevance à la Sabam nuit aux auteurs que nous apprécions tant, qu’il ne pourrons plus nous fournir nos doses de tubes si nous ne leur versons pas les quelques sous qu’ils méritent (« tout travail mérite salaire », encore une phrase édifiante à laquelle il faudra tordre le cou), que graver un CD prive l’artiste que nous aimons de ses revenus. S’il y a un infime soupçon de vérité derrière cela, il ne faudrait pas perdre de vue que le droit d’auteur est la clef de voute de l’exploitation du circuit musical, qu’il profite principalement à quelques poignées d’auteurs omniprésent (grâce entre autre au travail de leurs éditeurs) qui pondent à grand débit, aux sociétés d’auteurs elles-même, à tous ceux qui travaillent à la gestion de cet édifice.
Si nous étions inscrits à la Sabam…
- Une partie du prix de nos disques lui serait versée puis nous reviendrait quelques temps plus tard, la Sabam en conservant une partie pour ses frais.
- Les organisateurs de concerts devraient payer une redevance pour nos morceaux lors de nos concerts. Cet argent aussi nous reviendrait plus tard amputés des frais de gestion.
- Nous pourrions toucher quelques sous pour nos passages radios.
- Nous pourrions augmenter nos revenus à condition de gérer au mieux notre « catalogue » ou de payer quelqu’un qui s’en occupe… et c’est parti pour la spirale infernale…
- Nous ne pourrions pas nous permettre de vous offir ici nos morceaux… nous serions obligés de vous les vendre.
- Il me semble que ce que nous y gagnerions est dérisoire et fatiguant… par contre, 10, 100, 1000, 10000 groupes tentant leur chance, quel bénéfice pour l’ennemi.
Une bribe de conclusion…
Passer à la vitesse supérieure, au piratage intégral, diffusez, dupliquez de la musique vraiment gratuite, produisez-en, parlez-en.
Cessons de fournir de l’eau au moulin de l’industrie de la musique.
Et une ébauche d’extension de cette critique…
Le droit d’auteur en musique n’est qu’un aspect du droit de propriété intellectuelle, qui n’est elle-même qu’une variante du droit de propriété, tout court.
La propriété… c’est le vol !
Si tu veux être heureux, nom de Dieu… pends ton propriétaire !
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18/12/2013