La critique d’art de Joris-Karl Huysmans. Esthétique, poétique, idéologie
Aude Jeannerod soutiendra sa thèse de doctorat de langue et littérature françaises
« La critique d’art de Joris-Karl Huysmans. Esthétique, poétique, idéologie »
le 12 décembre 2013 à 14h à l’Université Jean Moulin Lyon 3
(15, quai Claude Bernard 69007 Lyon, Salle Boris Starck, 1er étage)
devant un jury composé de
M. Gilles Bonnet (Université Jean Moulin Lyon 3),
M. Pierre Glaudes (Université Sorbonne Paris 4),
Mme Jacqueline Lichtenstein (Université Sorbonne Paris 4),
M. Jean-Marie Seillan (Université de Nice-Sophia Antipolis)
& M. Jérôme Thélot (Université Jean Moulin Lyon 3).
La critique d’art de Joris-Karl Huysmans. Esthétique, poétique, idéologie
Résumé de thèse
Étudier la critique d’art de Joris-Karl Huysmans soulève des enjeux esthétiques, poétiques et idéologiques. Si elle constitue un genre à part entière, que l’auteur a pratiqué en tant que tel, la critique d’art entretient des relations de complémentarité et d’interférence avec le reste de l’œuvre. S’y élabore en effet une esthétique, qui à son tour définit une poétique : parce que le critique est également écrivain, la réflexion qu’il mène au sujet des arts plastiques – peinture, sculpture, architecture – se développe parallèlement à sa pratique d’écriture. Ses options critiques reposent sur une analogie entre les arts, s’inscrivant en cela dans une longue tradition, qui va de l’ut pictura poesis horatien aux correspondances baudelairiennes, en passant par le paragone de la Renaissance. Aussi regarde-t-il l’art en tant qu’écrivain, y cherchant tantôt la confirmation de ses idées sur la littérature, tantôt un modèle d’écriture. Mais parce que la critique engage des valeurs et des convictions, elle se fait aussi la chambre d’écho des options idéologiques de son auteur, aux plans socio-économique, politique et épistémique. Huysmans regarde l’art à travers une idéologie qui se décline en un certain nombre de valeurs et de contre-valeurs : héritier d’un siècle de romantisme, il entretient un rapport douloureux avec son temps, en délicatesse avec la pensée de son époque. Cette idéologie – à la fois anticapitaliste, antibourgeoise et antimoderne – filtre donc le regard qu’il pose sur l’art : elle détermine en partie ses jugements esthétiques, elle les oriente de façon diverse et souvent contradictoire.
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9/12/2013