« Le souverain des choses transitoires »
par François Caunac
Réalisation : Anne Franchini
Robert de Montesquiou (1855-1921) – « Le souverain des choses transitoires »

Robert de Montesquiou Delius © Radio France
Tour à tour, dandy, poète et esthète, étudié, critiqué ou admiré, Robert de Montesquiou a laissé le souvenir d’une figure inactuelle et équivoque. Une sorte d’OVNI de la littérature française. Sans doute le plaisir aristocratique de déplaire y est-il pour quelque chose.
Que lui reprocher d’autre ? D’être un poète de salon ? Comme si les salons n’étaient pas à la fin du XIXème siècle un haut lieu de création et d’art. En fait, Montesquiou a la prétention d’écrire. Il côtoie Mallarmé, E. de Goncourt, O. Mirbeau et il soutient Verlaine qui le lui rendra bien. Ami des peintres, Montesquiou se fit amplement tiré le portrait mais les caricaturistes étaient là qui ne l’épargnèrent en rien. Malheur à qui se distingue !
Fasciné par la photographie, la Chine, le Japon, Montesquiou fut un des premiers à prendre au sérieux Raymond Roussel et les Ballets russes. Patiemment, il construit son art de vivre et sa vision poétique du monde. Collectionneur insatiable, il fera de l’ameublement une philosophie et il sera le « professeur de beauté » de Proust.
Homme de reflets, souvent déformants, Montesquiou s’offrait comme morceau de choix aux écrivains. De quoi inspirer Huysmans, Lorrain, Wilde, Rostand et Proust. Au point de disparaître sous les traits labyrinthiques de la littérature. Il est plus ou moins Charlus, mais son génie n’est-il pas d’être aussi et à lui seul « A la recherche du temps perdu » ? Et de s’écrier : « Je ne devrais plus m’appeler que Montesproust ! ». Du reste, au lendemain de la mort de Montesquiou, l’auteur de la Recherche écrivait : « Les injustices ont leur temps. Et au moins en esprit et en vérité, il renaîtra ».
* Invités :
Annick Bouillaguet, professeur émérite à l’université de Paris-Est,
Thanh-Vân Ton That, spécialiste de l’œuvre de Montesquiou,
Hélène Hazéra, lectrice de littérature « fin-de-siècle »,
Rubén Gallo, professeur à l’université de Princeton,
Philippe Thiébaut, conservateur en chef au musée d’Orsay,
Et le comte Armand-Ghislain de Maigret, descendant de Robert de Montesquiou.
* lectures par Michel Fau
* archives INA : voix d’André Maurois et de la princesse Bibesco
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Sites sélectionnés par Annelise Signoret, de la Bibliothèque de Radio France :
http://francois.darbonneau.free.fr/dandhist/montesquiou.html
Biographie de Robert de Montesquiou, sur le site dandy « Savoir-vivre ou mourir »
http://www.udenap.org/groupe_de_pages_02/montesquiou.htm
Chronologie, bibliographie, extraits… sur le site de l’Université de Napierville (Québec)
Le comte Robert de Montesquiou, un portrait peint par Giovanni Boldini, exposé au Musée d’Orsay
http://bibliotheque-gay.blogspot.fr/2010/03/le-chancelier-de-fleurs-de-robert-de.html
« Le Chancelier de fleurs » de Montesquiou lu par la Bibliothèque gay
http://www.item.ens.fr/index.php?id=76007.
Pyra Wise, «Deux lettres de Marcel Proust à Robert de Montesquiou retrouvées dans des bibliothèques américaines», Item, Institut des textes et manuscrits modernes
http://strangeflowers.wordpress.com/2012/03/07/the-hands-of-robert-de-montesquiou/
Les mains de Montesquiou… divers images sur le site littéraire Strange Flowers, sur la belle époque
Robert de Montesquiou sur le site dandyism.net (en anglais)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k816355
A lire sur Gallica, Les Perles rouges et Les Paroles diaprées
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207925p
Toujours sur Gallica, Dyptique de Flandres, Tryptique de France
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Robert de Montesquiou Editions Flammarion © Radio France
Thème(s) : Arts & Spectacles| Littérature Française
Document(s)
Une vie, une œuvre
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10/10/2013